Les Journées cinématographiques de Carthage consacrent au cinéma tunisien sa place naturelle.
Ces journées en sont la plus belle vitrine et proposent chaque année le meilleur de la production nationale.
La section «Regards sur le film tunisien» est une section parallèle qui propose pour l’édition JCC 2019 (session Néjib Ayed) 9 films tunisiens longs et courts métrages de fictions et documentaires de production récente (2018-2019)
«Fataria» premier long- métrage de Walid Tayaa, met en lumière avec un humour grinçant une époque contrastée : celle du règne de Ben Ali à son apogée 2004, dans un Tunis sous extrême tension, et la veille de l’organisation d’un Sommet Arabe où 4 personnages se débattent avec la vie malgré la censure, malgré la dictature policière et la dichotomie ambiante.
«130 years of alawists » de Mohamed Jamel Nefzi (2019) est un documentaire qui retrace l’histoire de l’éducation en Tunisie à travers l‘histoire du lycée Alaoui fondé en 1884 et l’un des plus anciens établissements scolaires modernes en Tunisie. Pendant longtemps ce lycée considéré comme l’un des fleurons de l’enseignement tunisien avec une tradition d’excellence qui a fait de Tunis un centre d’enseignement national et régional…mais les choses ont changé depuis.
«L’homme qui est devenu musée», premier long-documentaire du réalisateur plasticien Marwen Trabelsi, raconte l’histoire de «Aly Issa» artiste solitaire collectionneur et de son univers muséal. Plongée dans un univers extraordinaire d’un personnage hors norme obsédé par la collection d’objets au point de développer un rapport particulier aux objets, considérant chacun comme une pièce d’art qu’il ajoute à sa collection pour devenir lui -même un musée.
«Le trésor argentique» de Mounir Baaziz est un long métrage documentaire produit en 2018 qui retrace la vie et l’œuvre de Béchir Manoubi, reporter et photographe sportif tunisien à travers des interviews et des témoignages de proches; le réalisateur trace le portrait de Béchir Manoubi, figure emblématique de la photographie en Tunisie, en se posant la question sur la trace qu’il a laissée et le legs d’une incroyable collection de photos. Un voyage dans le temps et dans la mémoire argentique tunisienne.
Le documentaire intitulé «Non/Oui» de Mahmoud Jemni (2019) aborde la question du racisme, un mal latent dans la société tunisienne à travers le quotidien d’une jeune femme noire originaire de Gabès qui rentre en Tunisie en 2011 pour «servir son pays» mais se trouve confrontée à des pratiques discriminatoires et racistes.
Parmi cette sélection «Regards sur le Film Tunisien «on compte 4 courts métrages de fiction.
«Bariza» de Slim Zahra- Slown (2019) raconte l’histoire d’une jeune femme qui vit une double vie, serveuse dans un café le jour, et prostituée la nuit. Une vie pleine de chagrin et d’illusions perdues.
«Split» de Ghassen Mejri ( 2018) est le portrait d’une déchéance, d’un homme qui se retrouve seul, après une expérience de vie douloureuse à l’issue de laquelle il est agent municipal. Tout en nettoyant les rues de Tunis, il se questionne sur le sens de sa vie.
«Fatoum» de Mohamed Ali Nahdi est un court métrage de fiction qui raconte l ‘histoire de Nejib, un trentenaire, artiste peintre, qui vit avec sa femme et son fils unique dans la maison familiale dans un quartier populaire de la médina de Tunis. Totalement absorbé par ses toiles et sa peinture ,il a pour habitude de s’absenter de longues périodes dans son atelier. Mais de retour chez lui après quelques jours d’absence, une surprise l’attend…
Et enfin «La première à gauche» de Wajdi Jhimi raconte le quotidien de Jalel, un jeune homme perdu qui passe ses journées dans son quartier avec au fond de lui une cassure inguérissable.