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Accidents de la route : Un handicap pour la croissance économique


Le directeur général adjoint de Comar Assurances, Lotfi Ben Haj Kacem, révèle que « l’ardoise s’alourdit de plus en plus pour les compagnies d’assurances en raison de l’augmentation du coût de la main-d’œuvre pour la réparation des véhicules, mais surtout celle des pièces de rechange importées ces dernières années. En deux ans, le coût moyen de l’indemnisation du sinistre matériel a augmenté de 30% et ce au moment où les tarifs n’ont pas été modulés en fonction de certaines variables et la concurrence devient de plus en plus rude ».

« En investissant dans la sécurité routière, un pays investit aussi dans son capital humain », révèle une étude de la Banque mondiale consacrée aux accidents de la route qui ralentissent la croissance économique, notamment dans les pays en développement, ce qui est le cas de la Tunisie où le secteur automobile affiche une sinistralité élevée. Le coût est d’environ 0,8% du PIB du pays et entre 500 et 800 MD s’envolent chaque année et font subir à l’économie une perte considérable selon l’Association tunisienne de prévention routière (Atpr). Ceci sans compter le nombre de victimes. La dépréciation du dinar tunisien qui a impacté le coût des pièces de rechange, la gestion du fonds alloué à la prévention a compliqué la donne pour les compagnies d’assurances, soulignent les professionnels du secteur de l’assurance.

Le directeur général adjoint de Comar Assurances, Lotfi Ben Haj Kacem, révèle pour sa part que l’ardoise s’alourdit de plus en plus pour les compagnies d’assurances en raison de l’augmentation du coût de la main-d’œuvre pour la réparation des véhicules, d’une part, mais surtout celle des pièces de rechange importées ces dernières années. En deux ans, le coût moyen de l’indemnisation du sinistre matériel a augmenté de 30% et ce au moment où les tarifs n’ont pas été modulés en fonction de certaines variables et la concurrence devient de plus en plus rude.

A cet effet, il est bon de rappeler que le directeur exécutif de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (Ftusa), Kamel Chibani, avait annoncé une éventuelle révision des assurances auto qui inclurait les accidents de la route à partir de l’année prochaine. Dubitatif sur ce point, Lotfi Ben Haj Kacem explique que pour la prime automobile, il y a cette composante obligatoire relative à la responsabilité civile avec un tarif fixé préalablement par l’Etat, ce qui est de nature à bloquer toute éventuelle augmentation.

Il ajoute que « le secteur de l’assurance auto est une branche déséquilibrée où tous les assureurs perdent de l’argent. On espère toujours que les choses changent, mais cela n’est pas évident », fait-il savoir.

« Si le secteur automobile affiche une sinistralité élevée, les motocyclettes causent aussi 30% des sinistres et coûtent si cher aux compagnies d’assurances. Environ 2 millions de cyclomoteurs sont en circulation dans le pays et 145 mille seulement disposent d’une assurance », souligne le directeur général adjoint de Comar Assurances. « Ceci sans mentionner le fait que la plupart de ces engins à deux roues ne disposent pas de plaques d’immatriculation, laissant la porte ouverte à la fraude ».

« Le manque à gagner pour les pays qui n’investissent pas dans la prévention des accidents de la route s’élèverait entre 7 et 22 % du PIB par habitant sur une période de 24 ans », rappelle la Banque mondiale. Ceci appelle les responsables publics à prioriser la sécurité routière et à y consacrer des investissements à l’efficacité éprouvée. « Le prix de l’inaction est extrêmement lourd, avec plus de 1,25 million de décès chaque année dans le monde, une productivité diminuée et des perspectives de croissance réduites ». L’une des actions prioritaires doit être axée donc sur la prévention.

Toutefois, « le fonds alloué à la prévention routière dans notre pays qui est de l’ordre de 10MD et qui est financé par les compagnies d’assurances n’est pas bien géré dans notre pays », regrette Lotfi Ben Haj Kacem qui appelle à l’application stricte de la loi pour « lutter contre le fléau de l’insécurité routière et la conception de solutions profondes et structurelles avec le concours des différentes parties prenantes ».

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