Un titre arabe bon pour le prestige, certes, mais comment sera l’avenir pour cette belle équipe ?
Quel bon dimanche, avant-hier, et pour notre sélection des cadets, et pour le handball tunisien! Ce fut un dimanche de gloire pour les deux : un titre arabe pour la première, et un énième sacre pour le second. On ne peut que s’en enorgueillir, n’en déplaise aux éternels insatisfaits qui, comme à l’accoutumée et pour une raison ou une autre, vont minimiser le mérite de nos jeunes champions et minituariser un sacre qui, à leurs yeux, ne vaut rien, tant qu’il n’a pas été obtenu sur la scène mondiale!
Or, ces rêveurs des temps modernes qui s’amusent à prendre leurs utopies pour une réalité, oublient —ou font semblant d’oublier— assez souvent qu’on n’a, dans la catégorie des cadets, ni le budget de l’Egypte, ni l’infrastructure de l’Europe et du Golfe, ni encore moins le championnat local qu’on mérite. Dès lors, remporter un titre arabe ou africain revêt inévitablement une extrême importance et relève même de l’exploit. C’est bien le cas de celui remporté en ce dimanche 3 novembre 2019. En effet, à l’exception de la Jordanie et, à un degré moindre du Maroc, tous les autres adversaires bénéficient de moyens et d’avantages largement supérieurs à ceux des nôtres, du moins au niveau du suivi et de la sollicitude de l’Etat, avec, à la clé, de fréquents stages de préparation à l’étranger et une participation régulière aux tournois internationaux. Chez nous, par contre, et faute de sources de financement que la fédération est incapable de mobiliser, suite à la réduction de 30% de la subvention annuelle que lui alloue le ministère, on prend les joueurs la veille du tournoi et on les rassemble quelque part dans l’indifférence. Puis, on les soumet à deux séances d’entraînement par jour et… c’est fini : ni matches amicaux ni sparring partners étrangers! C’est d’autant plus révoltant que cette situation dramatique perdure. Au point que la fédération, en cessation de paiement, a dû faire l’aumône auprès d’un hôtel du Cap Bon pour abriter le dernier stage de ladite sélection!
Le fruit des sacrifices
Si le bureau fédéral a encore une fois fait des acrobaties pour financer ce stage, les autres parties prenantes ont, à leur tour, consenti des sacrifices au cours de la préparation, en se mobilisant corps et âme pour veiller au grain et s’assurer que tout se passait bien. Et lorsque vint la compétition, ils s’y sont adonnés, main dans la main, comme un seul homme. Au final, une belle et juste récompense leur a échu : le titre arabe. Un titre que nous nous empressons de qualifier de «amplement mérité et au-dessus de tout doute». Un sacre venu couronner les efforts des différentes parties.
1- Les joueurs qui, outre leur courage, ont fait étalage de potentialités techniques et physiques des plus prometteuses.
2- Le staff technique composé du duo Tahar Zaouali-Imad Ben Yahia qui a su gérer intelligemment les rencontres.
3- Les staffs administratif et médical qui n’ont rien laissé au hasard.
4- La fédération qui y a cru, en acceptant…en dernière minute l’organisation de ce tournoi qu’elle a failli refuser pour des raisons purement financières.
Reste maintenant à savoir comment sera l’avenir de cette jeune sélection fringante et constellée de talents en herbe qui promettent ?
Bénéficiera-t-elle du suivi et de l’intérêt qu’elle mérite ? Investira-t-on dans ses richesses ? Ou alors finira-t-elle dans les oubliettes ?
Classement final
1- Tunisie
2- Koweït
3- Maroc
4- Arabie saoudite
5- Qatar
6- Jordanie
Mohsen ZRIBI