Le projet tuniso-américain de restauration du Colisée d’El Jem a démarré, mercredi, dans la ville d’El Jem, (gouvernorat de Mahdia), moyennant une contribution américaine de l’ordre de 430 mille dollars (soit près de 1 milliard 227 mille dinars tunisiens).
Cette enveloppe est allouée par le Fonds des Ambassadeurs pour la Préservation Culturelle (AFCP), initié par l’ambassade des Etats Unis d’Amérique, afin de préserver le Colisée d’El Jem, site inscrit depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Le financement américain avait été annoncé en juillet dernier, suite au dossier national auparavant présenté pour la restauration et la préservation du site archéologique d’El Jem.
Au démarrage des travaux, une cérémonie officielle a eu lieu, dans la ville d’El Jem, en présence de Mohamed Zine Elabidine, ministre des Affaires Culturelles, René Trabelsi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat et Donald Blome, ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en Tunisie.
Le ministre des Affaires Culturelles a souligné la dynamique du partenariat tuniso-américain en matière de restauration et de préservation, ce qui devra aider à intégrer les richesses archéologiques urbaines dans le circuit économique, par le biais du tourisme.
Il a rappelé les actions américaines précédentes sur le site d’Oudhna (Ben Arous) et le musée de Raqqada (Kairouan).
Outre ce budget alloué par le Fonds américain qui sera étalé sur la période 2020-2024, le ministère des Affaires culturelle attribue une aide de 1 million de dinars, a encore annoncé le ministre.
« Le Colisée d’El Jem dans son état actuel ne peut désormais continuer à accueillir les quelque 500 mille visiteurs par an et limiter ses activités à la seule saison estivale », a estimé Zine Elabidine.
Il espère voir la restauration de ce monument datant de l’époque romaine, faire du Colisée une destination privilégiée à travers une action promotionnelle et selon un programme annuel prédéfini.
A cet effet, il a mentionné la haute attraction du Colisée de Rome qui atteint la barre annuelle de 8 millions de touristes.
Après celui de Rome, le Colisée d’El-Jem, appelé aussi petit Colisée, est le second plus grand amphithéâtre, héritage de l’Empire romain et il est aussi le mieux conservé en Afrique du Nord.
Zine Elabidine a mentionné un cadre de partenariat international propice qui sera mis en œuvre entre son département et celui du tourisme pour booster le tourisme culturel et le développement de l’économie nationale en général.
L’ambassadeur américain a affirmé, aux représentants des médias, la disposition de son pays à soutenir davantage la préservation du patrimoine culturel en Tunisie, notamment les sites et monuments archéologiques.
Il a relevé l’importance du site d’El-Jem au vu de sa portée civilisationnelle internationale, ce qui explique aussi le financement prioritaire qui lui est accordé. Des actions qui devraient aider à booster le tourisme en Tunisie, a encore dit le diplomate.
Hajer Krimi, directrice du musée d’El-Jem a expliqué que la gestion du budget sera répartie entre la restauration des parties endommagées, comme l’arène et certains étages de l’édifice romain.
Elle a aussi cité le réaménagement des canaux de diversion des eaux de pluies dont l’accumulation menacerait la sécurité des lieux. Selon elle, le Colisée sera aussi doté d’un espace de spectacle rénové.
En cette année qui coïncide avec les 40 ans de l’inscription du Colisée d’El-Jem sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, la plus grosse part du financement accordé par le fonds américain est revenue au Colisée, a fait savoir la responsable du site.
Il est à rappeler que Hajer Krimi supervisait le groupe d’experts de l’Institut national du patrimoine (INP) ayant préparé le dossier de la Tunisie auprès du Fonds américain, retenu parmi une liste de plus de 40 dossiers.
Ce projet de restauration s’inscrit dans le cadre de la catégorie « Sites Culturels » du programme administré par le Centre du Patrimoine Culturel du Bureau des Affaires Educatives et Culturelles du Département d’Etat américain.
Cette catégorie comprend la restauration d’un ancien édifice ou d’un bâtiment historique, la préservation d’un site archéologique, ou la documentation de sites culturels dans une région à des fins de préservation.