De retour aux commandes des Chevaliers de la Méditerranée, Faouzi Benzarti affrontera demain soir la sélection dont il a été éjecté il y a deux ans.
Cela doit être l’un des épisodes les plus houleux de sa carrière d’entraîneur. Le 20 octobre 2018, un samedi après-midi plutôt tranquille pour Faouzi Benzarti dont les résultats à la tête de l’équipe de Tunisie sont conformes aux attentes. Son court bilan de trois mois à la tête de la sélection nationale était nickel : trois victoires en autant de matches avec, à la clé, une qualification à la phase finale de Coupe d’Afrique des nations, Egypte 2019.
Rien ne présageait donc un divorce avec la FTF. Pourtant, la nouvelle est tombée et a eu un effet de coup de massue pour Faouzi Benzarti. D’ailleurs, personne ne s’attendait à son limogeage. Les raisons évoquées par la suite par le président de la FTF, Wadii El Jerry, n’ont pas convaincu. Quand on embauche Faouzi Benzarti, on embauche un personnage au caractère bien spécial. Benzarti est le genre de personnalité à adopter ou à laisser. Avec lui, il n’y a pas de demi-mesure.
Il n’est pas allé changer ses pneus…
En 2007 alors que la saison sportive n’a même pas commencé, Faouzi Benzarti qui venait de débarquer au Parc B au mois de juin, a fait savoir à son président de l’époque, Aziz Zouhir, qu’il allait partir à Tripoli pour une journée tout au plus, histoire de changer les pneus de sa voiture. Le soir même, à la télévision officielle libyenne, Faouzi Benzarti est présenté officiellement comme le nouveau sélectionneur de la Libye.
Il a fallu deux ans à Aziz Zouhir et l’intervention de son successeur à la tête de l’EST, Hamdi Meddeb, pour qu’il pardonne à Faouzi Benzarti son coup bas. La réconciliation entre les deux hommes a eu lieu à Casablanca au retour de l’équipe d’un match l’opposant au Wydad pour le compte de la finale de la Coupe arabe des clubs champions.
Depuis cet épisode, Benzarti est revenu plus d’une fois au Parc B. Il a fait également du chemin en prenant les rênes de l’équipe de Tunisie, un vœu qui lui est cher, convoqué en urgence pour la diriger lors de la CAN 2010.
En 2018, il pensait avoir enfin la reconnaissance d’entraîner la sélection nationale dans la durée, mais voilà qu’il est limogé de la pire des manières.
Le 24 octobre dernier, la Fédération libyenne de football a annoncé le retour de Faouzi Benzarti aux commandes des Chevaliers de la Méditerranée. Cette fois-ci, il n’a pas prétexté aller changer les pneus de sa voiture.
Demain soir, le vieux briscard cherchera sans doute à prendre sa revanche de celui qui l’a éjecté comme une vieille chaussette. Demain, nous assisterons en effet à un duel à distance entre Faouzi Benzarti et Wadii El Jerry. De sacrées retrouvailles !
Certes, Benzarti affrontera la sélection qu’il aurait aimé entraîner dans la durée avec un projet sportif et, surtout, une reconnaissance pour sa longue carrière et son palmarès, le plus riche de tous les entraîneurs tunisiens.