Même si cette jeune femme africaine est toujours méfiante et retirée de la communauté tunisienne, elle avoue qu’elle apprécie les divers aspects de la culture tunisienne, dont la cuisine et son fameux couscous….
Elle s’appelle Arielle Taylor, elle n’a que 25 ans et elle vient tout droit du Gabon, son pays d’origine. Depuis plus de huit ans, elles ont choisi, ses sœurs et elle-même, de s’installer en Tunisie, pour poursuivre des études supérieures dans un établissement universitaire tunisien. Nous l’avons rencontrée dans la salle de cours de la faculté des Sciences humaines à Tunis, là où elle poursuit ses études en première année master. Elle est un peu méfiante, mais a un sourire sur les lèvres qui ne la quitte presque jamais. «C’est ma sœur aînée qui m’a proposé de poursuivre mes études dans ce pays. Et depuis, nous nous sommes installées en Tunisie et cela fait huit ans que nous sommes ici. Mes parents vivent toujours au Gabon, ils viennent souvent nous rendre visite. Depuis notre arrivée en Tunisie, nous avons élu domicile dans la ville du Kram où nous avons vécu plusieurs mésaventures. Nous avons été victimes de méchanceté gratuite de la part de nos voisins, des passants dans la rue, des enfants….», se souvient la Gabonaise et d’ajouter : «Avant de déménager définitivement à la cité Ennasr, nous avons assisté à plusieurs scènes désolantes dont nous étions, mes deux sœurs et moi-même, les premières victimes : des enfants du quartier lançaient de grosses pierres sur nos fenêtres. Nous avons alerté la police, mais elle n’est jamais intervenue. Nous avons essayé de chercher une autre alternative et de contacter les parents de ces enfants, en vain ! Nous avons reçu même des menaces de mort ! Nous avons vécu aussi des situations qui traduisent la haine, l’intolérance, le mépris et la pure méchanceté ! Propos racistes, injures …»
«Actuellement, nous sommes installées dans le quartier Ennasr, là-bas, les gens sont moins agressifs et plus gentils ! Mais nous restons toujours méfiantes, car, avec les Tunisiens on peut s’attendre à tout !», s’exprimait Arielle avec beaucoup d’amertume.
L’étudiande gabonaise a aussi soulevé un autre problème que rencontrent souvent les personnes de couleur vivant en Tunisie. Les Noirs de nationalité étrangère ne sont pas acceptés dans les entreprises tunisiennes. «On nous a dit que c’est interdit par la loi de recruter des personnes de nationalité étrangère dans les entreprises tunisiennes». L’étudiante gabonaise ne compte pas d’ailleurs rester en Tunisie, car elle n’as pas d’avenir ici. Dès qu’elle achèvera ses études en Tunisie, elle retournera illico dans son pays d’origine.
Et pourtant, Arielle ne garde pas uniquement que de mauvais souvenirs. Même si elle a vécu des mésaventures, elle ne nie pas qu’elle a connu des personnes gentilles et qu’elle garde aussi de beaux souvenirs de son séjour en Tunisie, un pays dont elle apprécie la beauté. «Je dois m’estimer heureuse de ne pas avoir été victime d’actes de violence extrême à l’instar de ce qui s’est passé pour des compatriotes africains venus en Tunisie qui ont été tués ou agressés physiquement par des Tunisiens», a ajouté Arielle.
Même si cette jeune femme africaine est toujours méfiante et retirée de la communauté tunisienne, elle avoue qu’elle apprécie les divers aspects de la culture tunisienne, dont la cuisine et son fameux couscous….«Je suis en train de vivre une expérience très enrichissante sur tous les plans qui m’a beaucoup appris sur les relations humaines, la culture, les us et coutumes de tout un pays», résume Arielle à la fin.