Le pôle judiciaire financier tunisien a annoncé samedi la remise en liberté après dix jours de détention préventive de l’animateur populaire et patron de la chaîne de télévision privée El Hiwar Ettounsi, Sami Fehri, soupçonné notamment de blanchiment d’argent.
Le porte-parole du pôle judiciaire, Sofiène Sliti, a indiqué que les « soupçons de crimes de blanchiment d’argent et de contrats irréguliers au sein de la société Cactus Prod », un groupe privé de production audiovisuelle, étaient maintenus.
Sami Fehri avait été arrêté le 5 novembre à la suite de la décision du procureur général de le placer en détention préventive.
L’administrateur juridique de ce groupe ainsi que son mandataire avaient également été mis en détention préventive. Ils ont tous deux été également relâchés.
Avant leur détention, le patron de El Hiwar Ettounsi et ces deux responsables avaient été auditionnés par la brigade des crimes économiques et financiers du pôle judiciaire, à la suite d’une plainte déposée début 2019 au nom du ministère des Finances.
Le 29 octobre, le pôle judiciaire avait imposé une interdiction de voyager à Sami Fehri et son épouse.
La société Cactus Prod a été fondée en 2002 par Sami Fehri et son associé Belhassen Trabelsi, beau-frère du président déchu Zine El Abidine Ben Ali.
Après la révolution 2011 et la fuite de M. Trabelsi –impliqué dans de nombreux dossiers de corruption–, l’Etat tunisien a récupéré sa part qui représente 51% de cette société et fait partie des biens confisqués au clan Ben Ali après la révolution.
Sami Fehri avait été déjà placé en détention préventive d’août 2012 à septembre 2013 pour détournement de fonds publics sous le régime de Ben Ali. Il est toujours poursuivi par la justice pour cette affaire, selon M. Sliti.