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Nouvelle équipe gouvernementale : Les défis à relever


Alors que les Tunisiens vivent dans l’expectative en attendant la constitution du nouveau gouvernement, les prix des produits de première nécessité s’emballent.


Le consommateur ne sait plus s’il doit se résigner ou espérer. C’est que suite aux dernières élections, certains s’imaginent qu’il en sortira quelque chose.
Ces espoirs sont dus, en fait, aux nombreuses promesses faites lors des campagnes électorales. Les différents candidats se sont, en effet, porté garants d’une lutte sans merci contre les spéculateurs qui seraient à l’origine de la manipulation des prix.
Ces promesses seront-elles tenues ? Personne ne peut s’aventurer à répondre par l’affirmative. Les enjeux sont énormes d’autant plus que ces espoirs sont doublés d’autres attentes non moins déterminantes. À savoir la relance de l’économie, la remise en marche de la machine de production, la création de plus de postes d’emploi et la lutte contre la corruption.
Trop de promesses à la fois risquent de créer de grandes désillusions. Notamment lorsqu’on s’adresse aux jeunes. Ces derniers ont toujours été exploités par les politiciens. Il n’est que de penser à l’année 2010 qui avait, alors, été considérée par le pouvoir de l’époque comme l’année de la jeunesse. On sait tous ce qui s’est passé à la fin de cette année.
Donc il ne serait pas très opportun de caresser dans le sens du poil une jeunesse assoiffée de liberté et pleine de rêves. Il ne faut rien promettre si on n’a pas les moyens de réaliser. Sinon Ça ne peut être que l’électrochoc de la déception.
C’est pourquoi il est clair que le prochain gouvernement dispose d’une marge de manœuvre très étroite. Les priorités ne sont un secret pour personne.
Pour pouvoir les réaliser ou, du moins, en faire une amorce de concrétisation, les mesures à mettre en œuvre sont connues de tous.
Il y a, d’abord, la question lancinante des prix et la maîtrise de leur progression inexorable.
Sur ce point, d’ailleurs, l’Institut national de la statistique (INS) a indiqué dans un de ses rapports que le coût de la vie, en Tunisie, a augmenté de 31.97 % entre 2013 et 2018.
L’indice des prix à la consommation (IPC), au cours de cette période, a enregistré de fortes hausses pour la majorité des produits de forte consommation.
C’est ainsi que l’on constate que les hausses ont été de 30.81 % pour les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées, de 23.69 % pour les boissons alcoolisées et le tabac, de 47.62 % pour les articles d’habillement et des chaussures. Sans parler d’autres hausses concernant l’enseignement et les biens et services.
Du pain sur la planche
Le défi de la maîtrise des prix semble très difficile à relever. La nouvelle équipe gouvernementale aura du pain sur la planche car la mission, en question, s’annonce sinon difficile, du moins impossible. Toutefois, on peut lui accorder, déjà, un préjugé favorable. Sans la réussite dans ce volet, la tâche n’en sera que plus harassante.
L’autre volet concerne la crise de l’emploi, particulièrement, pour les jeunes (et, plus particulièrement, les diplômes du supérieur). Sur ce point, le nouveau chef de l’Etat est en train de tâter le pouls de cette jeunesse désenchantée. Il est certain que ces jeunes ne se contenteront plus de promesses et qu’au bout du compte, ils attendent du concret.
Ce qu’il faudrait, pourtant, c’est convaincre cette catégorie de la population de ne pas compter uniquement sur l’Etat-providence. L’assistanat en tant que nouvelle mentalité doit faire place à l’esprit d’initiative privée. Les jeunes sont appelés, plus qu’à aucun autre moment, à se prendre eux-mêmes en charge et à s’assumer pleinement. Bien sûr, cela ne peut se faire sans leur adhésion dans le cadre d’une stratégie plus engagée en vue de promouvoir l’emploi pour ces jeunes.
C’est aussi dans ce même ordre d’idées que des efforts sont entrepris pour relancer l’économie en remettant en marche la machine de production et, surtout, le secteur des phosphates.
Certes, afficher une bonne volonté politique ne peut que rassurer mais encore faut-il passer aux actes. Un bilan des 100 premiers jours pourrait nous donner une idée sur la capacité du nouveau gouvernement à trouver les solutions attendues aux différents problèmes que rencontre le pays.

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