Le ministère public près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme s’est saisi de l’enquête sur les déclarations du dénommé Youssef Ben Salem au sujet des incidents survenus, ces dernières années, à Ouardanine, gouvernorat de Monastir.
D’après Sofien Sliti, porte-parole de cette juridiction, le parquet a chargé l’Unité nationale de recherche dans les crimes terroristes d’enquêter sur ce sujet.
Youssef Ben Salem, plus connu sous l’appellation » Chouchou » avait accusé hier, sur les ondes d’une radio privée, un homme d’affaires célèbre de la région de se tenir derrière plusieurs » mouvements suspects » et » instructions graves » visant à semer le désordre et la zizanie.
» Des instructions ont été également ordonnées par cet homme d’affaires pour mener des meurtres et faciliter le transfert des jeunes vers les foyers de tension « , a-t-il encore accusé.
Youssef Ben Salem a aussi reconnu avoir aspergé d’essence, avec un groupe de jeunes, un membre de liste du mouvement Ennahdha, vainqueur des municipales ,sur ordre de cet homme d’affaires.
L’objectif était, selon lui, de compromettre la mise en place du conseil municipal de la région pour baliser la voie devant la fille de l’homme d’affaires qui cherchait à devenir maire.
Ben Salem a également évoqué des relations qui lient cet homme d’affaires avec des personnalités influentes dans le pays, citant à ce propos, des hommes politiques et des magistrats.
Réagissant à ces déclarations, le mouvement Ennahdha a annoncé, mercredi, avoir saisi la justice pour tentative de meurtre de son secrétaire général à Ouardanine, lors des dernières élections municipales.
Le mouvement a également invité le ministère public à poursuivre en justice toute personne ayant commandité ou incité à ce crime.
En déplacement mercredi dernier dans la ville de Ouardanine (gouvernorat de Monastir), le président de la République, Kaïs Saïed a déclaré que « les tentatives des terroristes seront toujours désespérées et méprisables non seulement à Ouardanine mais également dans toutes les régions du pays ».
Le président de la République a assuré dans le même ordre d’idées que l’Etat ne pourra pas être ébranlé par les terroristes qui le menacent. « La lutte émanera, en cas de besoin, et plus qu’ils ne pourraient l’imaginer, de la volonté du peuple qui ne pliera pas face à cette menace et grâce aussi à la vigilance des forces armées et des forces de sécurité intérieure », a souligné Kais Saied.