Y aura-il un temps où les machines remplaceront les humains ? La vraie question n’est pas de savoir si cela arrivera, mais quand ? L’heure où les machines domineront le monde n’est pas encore venue, mais le compte à rebours a déjà commencé. L’intelligence artificielle commence à envahir, désormais, nos modes de vie. Smartphone doté d’une fonction de reconnaissance vocale et faciale, montre connectée, voiture équipée d’une assistance au parking… Les avancées sont tellement rapides dans le domaine de la recherche qu’elles pourraient surprendre les non-avertis.
Aujourd’hui, les fantasmes de la science-fiction commencent à prendre forme. Les exemples ne manquent pas, et le débat ne fait que commencer. Selon l’étude intitulée « l’impact de la révolution digitale sur l’emploi » publiée, en mars dernier, par le « think tank » de l’institut Sapiens, l’intelligence artificielle ne détruira peut-être pas tous les emplois, mais elle en détruira certains. Depuis plusieurs années, des centaines d’emplois sont menacés. Parmi ceux-là, l’Institut Sapiens a identifié cinq qui ont une forte probabilité de disparaître dans les prochaines années.
une question de coût
Il s’agit de près de 2,1 millions d’actifs concentrés en France. Parmi ces cinq métiers comptent les employés de banques et des assurances. Ces sont les plus menacés puisque leurs effectifs sont passés de 356.000 en 1986 à 221.000 en 2016, soit ainsi une diminution de 39 %. D’après les études, l’effet de la numérisation se fait ressentir partout en France et l’on ne compte plus le nombre d’agences qui ferment au profit des opérations par Internet. « Les banques et les assurances risquent de perdre tous leurs employés d’ici 2038 à 2051», indique l’étude. Autre secteur menacé, le métier de comptable, qui s’est déjà radicalement métamorphosé en quelques années. Les petites mains comme les aides-comptables qui entraient sur papier les montants des chèques n’existeront plus. Depuis quelques années, le métier s’externalise. L’étude prévoit une extinction complète de ce corps de métier, entre 2041 et 2056, lorsque des logiciels intelligents verront le jour et se chargeront d’effectuer les tâches comptables sans intervention humaine. Aussi, les secrétaires de bureautique et de direction, dont le nombre n’a cessé de diminuer depuis 1986. Leur disparition est prévue entre 2053 et 2072. Il est toutefois important de rappeler que ce n’est pas la première fois que l’on prédit la disparition de ce métier. Déjà dans les années 1980, l’arrivée de l’informatique semblait les condamner. Idem pour les caissiers et les employés de libre-service. Les caisses automatiques qui permettent de diminuer drastiquement la masse salariale fleurissent dans les supermarchés et l’étude de l’Institut Sapienss prévoit l’extinction du métier à 2050 ou 2066. Mais certaines personnes continueront toute leur vie à se diriger vers un humain au moment de passer en caisse, cela sauverait quelques postes d’emploi dans ce secteur. En revanche, la disparition des ouvriers de la manutention est prévue, au plus tôt en 2071 et au plus tard en 2091. Selon l’enquête, « Plus le coût est faible, moins l’intérêt de remplacer le travailleur par une machine est élevé ».
La « machinisation » en marche
Il est temps d’admettre que les avancées technologiques ne s’arrêteront pas. La recherche essaye, par tous les moyens, de faciliter la vie des gens. Depuis quelques années, les avancées en matière d’invention sont devenues nombreuses et invraisemblables. Certaines donneraient même froid au dos. Les oreillettes traductrices ont fait leur entrée sur les marchés du monde développé. Elles sont connectées entre elles par Bluetooth, et peuvent réaliser un travail d’interprète grâce à l’intelligence artificielle. Le but : rendre les conversations bilingues plus naturelles. Parmi les logiciels utilisés, certains peuvent traduire jusqu’à 40 langues. Aussi, la présentatrice télé, que les Japonais verront plus souvent sur leur écran, est pour le moins un peu spéciale ! Un robot doté d’un système d’intelligence linguistique avancé, qui lui permet de réciter un texte rédigé à l’avance, mais également de soutenir une conversation avec un humain. Il dispose de plusieurs algorithmes de traitement de la parole et de capteurs de mouvement infrarouges. Un système qui permet de savoir quand on s’adresse à lui et d’où provient le son. Le visage de ce robot est capable d’exprimer des émotions simples, comme un sourire, et ses yeux suivent du regard son interlocuteur. Et ce ne sont là que quelques exemples de ce que nous cache le monde de l’intelligence artificielle. Rappelons-nous ! La « machinisation » du monde ne date pas d’aujourd’hui. Dès le début du XIXe siècle en Angleterre, au cœur de la première révolution industrielle, un mouvement s’opposait violemment à l’automatisation de certains métiers. Le fameux film «Les temps modernes », interprété par Charly Chaplin, traduisait la grande peur de l’époque. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication augmentent le risque de chômage massif provoqué par les inventions radicales, telle que l’intelligence artificielle. Selon plusieurs spécialistes et économistes tels que Schumpeter, les innovations s’accompagnent toujours d’un phénomène de « destruction créatrice ». Les transformations technologiques génèrent, certes, des gains de productivité mais contribuent à transformer des emplois et à en supprimer d’autres, car devenus obsolètes. Ce mécanisme de destruction créatrice pourrait-il supprimer plus d’emplois qu’il n’en crée ? Malgré les craintes, l’automatisation et l’intelligence artificielle représentent un filon à exploiter pour les générations à venir. Les robots rendront certaines professions obsolètes, mais pourront également collaborer avec les humains de façon efficace et donner naissance à de nouveaux métiers. En plus de la maximisation du rendement du travail, l’intelligence artificielle contribuera à résoudre certains problèmes, comme l’absentéisme, les revendications sociales…