Tarak Cherif,
président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect)
«J’appelle à la création d’un ministère du Commerce extérieur. Il se chargerait exclusivement de la promotion des exportations et de l’appui aux exportateurs. Il contribuera à la réduction du déficit commercial et à l’amélioration des réserves en devises. Les problèmes du commerce extérieur ne sont pas les mêmes que ceux du commerce local. J’estime qu’il est impossible de les regrouper sous la tutelle d’un seul ministère. Un département distinct et indépendant doit gérer le commerce extérieur. Ce département œuvrera à attirer les investisseurs, mais également à soutenir les entreprises tunisiennes exportatrices et étrangères en Tunisie qui font face à plusieurs difficultés, notamment des difficultés administratives et bancaires, l’importation des matières premières, le financement de l’exportation. Ces entreprises sont aussi confrontées à des problèmes logistiques liés au transport via les aéroports et les ports. Ces difficultés freinent le développement des PME et n’incitent pas les entreprises à exporter».
Mahmoud Sami Nabi,
économiste et universitaire
«Plusieurs pistes sont à explorer pour financer de nouveaux modèles de développement et donner plus de possibilités de manœuvre à l’Etat. La première piste serait de faire appel aux obligations à impact social. Il est aussi souhaitable de créer une Instance indépendante de solidarité sociale, sous le contrôle du marché financier. Cette dernière devra lever des fonds pour réaliser des projets de développement socioéconomiques en mobilisant des financements auprès d’investisseurs et de donateurs sensibles à des causes spécifiques, comme les microprojets, l’aide aux familles nécessiteuses, les logements sociaux, le transport des écoliers et des femmes rurales… D’autres pistes sont également à exploiter. Il s’agit des obligations destinées à la diaspora, de l’assouplissement monétaire de la BCT vers des activités économiques ciblées, la titrisation des revenus futurs qui pourrait être exploitée dans plusieurs domaines comme le holding public…».
Abdelmajid Ezzar,
président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche
«La majorité de la récolte d’huile d’olive de l’année écoulée a été vendue. Il ne reste que des quantités très limitées chez quelques huileries. Les rumeurs visaient à pousser les oléiculteurs à baisser leurs prix de vente de l’huile, de la nouvelle campagne, malgré des coûts de revient très élevés. L’huile d’olive est le label de la Tunisie dans le monde. C’est une source de richesse, qui demeure mal exploitée, alors qu’elle participe à hauteur de 5% au budget de l’Etat. Si nous accordons à cette filière l’importance qu’elle mérite, cette participation au financement du budget pourrait atteindre les 10%, voire 15%».