Accueil Sport L’invité du lundi – Olfa Cherni – championne d’afrique au tir : «Le sang-froid est la clé »

L’invité du lundi – Olfa Cherni – championne d’afrique au tir : «Le sang-froid est la clé »


«Je vise le podium aux JO de Tokyo»
«Adepte de natation, de course à pied et de musculation»
«Il y a du potentiel au sein de ce sport»


Sept fois championne d’Afrique et qualifiée pour la quatrième fois aux Jeux Olympiques, la tireuse Olfa Cherni vient de confirmer sa suprématie à l’échelle africaine en remportant deux médailles d’or au championnat africain organisé récemment en Algérie.
Elle a brillé au tir à armes à feu (25 m) et au pistolet à air comprimé (10 m). Elle a ainsi décroché son billet pour Tokyo avec brio. Qui est-elle ? Et comment a -t-elle débuté l’aventure ?
Faisons connaissance avec elle.

Quel sentiment après avoir glané deux médailles d’or ?
Je suis fière, bien entendu. Vous savez, le tireur est habité par l’émotion. Il doit garder son sang-froid et se concentrer. Le sang-froid est la clé. Au départ, j’avais un peu la hantise de mal faire. Puis, je me suis libéré. Pour toucher au but, j’ai eu recours à un nouveau matériel. J’ai touché au but malgré la rude concurrence des Egyptiennes. Outre mes deux médailles d’or, j’ai pulvérisé mes deux records d’Afrique en totalisant 577 points sur 600 au tir à armes et 24 points sur 50 au tir à pistolet ( 10 m).

Et la prestation de tes coéquipières ?
Haïfa Bouharizi a fait étalage d’un talent prometteur. Elle fera parler d’elle à l’avenir. Inès Kalaï est toujours égale à elle-même.
Nous constituons une équipe qui force le respect. Il faut avouer que mes exploits les ont sensibilisées à travailler davantage.
Je cite aussi d’autres jeunes tireurs qui pourront relever les différents défis, à l’instar d’Anis Jebali, Mériem Riahi, Fayçal Chikhaoui et tant d’autres .

La route pour Tokyo est donc balisée
Je me suis qualifiée pour les jeux olympiques pour la quatrième fois. La première qualification a eu lieu 2008. Mais malheureusement, je n’ai pas fait le déplacement par manque de moyens. Idem en 2012 où j’étais enceinte.
Et en 2016, je me suis classée ex-aequo avec une une Chinoise au premier tour. Elle s’est qualifiée au rachat, et c’est elle qui a glané par la suite la médaille d’or.

Confiante donc pour aller chercher de l’Or ?
Je peux dire que mes chances sont sérieuses. D’autant que la saison dernière, au Grand Prix des Emirats Arabes Unis, j’ai battu la championne du monde et olympique, la Bulgare Maria.
Avec un programme plus étoffé, je pourrais monter sur le podium.
Volet programme, outre les stages à Tunis et à l’étranger, il faut que je participe à de nombreuses compétitions au cours desquelles est utilisé un matériel à cibles électroniques et non à cibles cartons comme chez nous. Je pense que nous sommes le seul pays qui n’a pas changé son matériel.
Ce faisant, je vais prendre part à des compétitions d’envergure tel que le Grand Prix de Paris et le championnat arabe en Egypte.

Aux origines, comment as-tu adopté ce sport ?
Je suis fonctionnaire à la Sûreté Nationale en tant que gardien de la paix. Aux entraînements, lors de la prise du pistolet, j’ai attiré l’attention des techniciens du domaine dont M. Abelhamid Gasmi.
Il ma encouragée et a misé sur ma personne. Je me suis ensuite entraînée sous la férule de Salah Ben Yamed qui m’a apprise tant de choses, les ficelles de ce sport comme on dit.
Résultat, me voilà championne d’Afrique pour la 7e fois et championne arabe à plusieurs reprises.

Ton emploi du temps professionnel est-il un handicap pour les répétitions ?
Je suis détachée et je remercie le ministère de l’Intérieur qui m’a permis de me consacrer aux entraînements. Je m’entraîne le matin de 8h30 jusqu’à 12h30 ou 13h00. Cette séance est consacrée au travail technique. L’après-midi, entre 15h00 et 17h00, je fais de la natation, de la course à pied ou de la musculation. Vous savez, ce sport est pratiqué par de nombreux tireurs (messieurs et dames) appartenant à plusieurs clubs actuellement. Il y a du potentiel du côté des clubs de Monastir, de Sfax, de la Sûreté Nationale, de la Garde Nationale et des associations militaires.

Salah KADRI

Charger plus d'articles
Charger plus par La Presse
Charger plus dans Sport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *