Quelle facilité et quelle aisance de l’Ivoirien, soutenu par ses deux camarades, Badri et El Houni, alignés aux postes d’attaquants de couloir. A eux trois, ils ont pesé lourdement sur la défense rajaouie… à même de la suffoquer.
Sur le papier, les Rajaouis, qui évoluaient, de surcroît, à domicile, devaient avoir les faveurs des pronostics pour réussir leur première sortie en phase des poules de la C1 africaine. Ils ont un ascendant psychologique sur leur hôte espérantiste qu’ils ont battu le 29 mars dernier à Doha en Supercoupe d’Afrique. Grâce à cette consécration, les Rajaouis avaient sauvé leur saison précédente face à une Espérance de Tunis mieux lotie, en termes d’effectif, outre qu’elle connaissait une période de grâce.
Samedi soir, c’était le Raja de Casablanca qui était en état de grâce. Les Rajaouis semblaient rester euphoriques après leur remontada au derby casablancais une semaine auparavant, ce qui leur a permis de se qualifier aux quarts de finale de la Coupe arabe des clubs champions.
En un quart d’heure de jeu…
Par rapport à la sortie précédente en Coupe arabe des clubs champions, Mouîne Chaâbani a apporté des changements à son onze de départ, notamment en attaque qui a enregistré le retour d’Ibrahim Ouattara, aligné en pointe et épaulé par Anis Badri et Hamdou El Houni. Un trio magique qui n’a pas perdu son temps. On jouait la 7’. Une combinaison associant El Houni à Ouattara et Badri d’être servi sur un plateau et d’ouvrir la marque d’un superbe tir. Un but qui a déstabilisé les Marocains qui ne s’attendaient pas à ce que leur hôte espérantiste, balayé une semaine plus tôt face à la modeste formation de Safi, allait les surprendre de si tôt.
Sept minutes plus tard et alors que les Rajaouis, déstabilisés, cherchaient à retrouver leur repères, le trio d’attaque « sang et or » est revenu à la charge : Badri qui débuta l’action fut fauché à la limite de la zone des 16 mètres, l’arbitre accorda l’avantage au jeu, une deux El Houni-Ouattara, Chetti reprit la balle avant de servir de nouveau Ouattara qui, d’un tir cadré et puissant, doubla la mise (14’).
En un quart d’heure de jeu, le trio d’attaque espérantiste a signé les deux buts de la victoire et n’avait plus qu’à gérer cet avantage au score face à une formation rajaouie déboussolée.
Transition rapide
Ce qui a impressionné face au Raja de Casablanca, samedi dernier, c’est la transition rapide, notamment au niveau de la relance du jeu grâce aux montées régulières des deux latéraux, Sameh Derbali et Ilyès Chetti.
Mais ce qui a impressionné encore plus, c’est que les attaquants ont assuré également cette transition aussi rapidement dans les 30 derniers mètres, dans un espace aussi réduit, et ce, grâce au talent fou d’Ibrahim Ouattara, aussi imposant qu’efficace. Par sa force physique, Ouattara a pesé constamment et lourdement sur la défense marocaine jusqu’à sa sortie à la 67’ quand il a été forcé de quitter le terrain pour cause de blessure. Son remplaçant Yassine Khénissi n’a pas accompli la même tâche et est apparu effacé. S’il ne remet pas en question au plus vite, Khénissi risque de perdre son rang de titulaire. Car quand on n’a pas la force physique d’Ibrahim Ouattara, il faut se montrer dangereux dans les 30 derniers mètres et marquer régulièrement des buts.
Pour revenir au trio d’attaque aligné au départ, à savoir Ouattara-Badri-El Houni, il s’est distingué non seulement par la transition rapide, mais également par sa capacité à permuter les rôles et, surtout, à jouer collectif. A aucun moment, un des trois ne s’est montré égoïste et c’est tout à leur honneur.