Accueil Sport SOUVENIRS, SOUVENIRS… Amor Jebali (ancien défenseur de l’AS Marsa et de l’équipe nationale) : «Je dois tout à l’ASM»

SOUVENIRS, SOUVENIRS… Amor Jebali (ancien défenseur de l’AS Marsa et de l’équipe nationale) : «Je dois tout à l’ASM»


Toute sa vie tourne autour de l’Avenir Sportif de la Marsa. Une histoire qui a commencé en 1967 alors qu’il avait tout juste 10 ans et quelques mois. Il a fait du chemin depuis, notamment en équipe nationale. Après avoir raccroché les crampons, il s’est reconverti en accompagnateur de l’équipe première, de l’ASM évidemment.


Qui dit Amor Jebali, dit l’épopée de l’Argentine 1978. Il avait à peine 18 ans quand Abdelmajid Chettali, alors sélectionneur national, avait décidé de faire appel au petit prodige marsois. Et les débuts du jeune Amor avec l’équipe de Tunisie ne furent pas une réussite. Au contraire, la carrière internationale de l’ancien défenseur marsois aurait pu s’arrêter en 1977 alors que notre team national disputait les qualifications du Mondial de l’Argentine. La Tunisie affrontait le Maroc : «C’était la séance des tirs au but. Venu mon tour et comme j’étais le plus jeune du groupe, j’avais à peine 18 ans, j’ai raté malheureusement mon penalty. Heureusement pour moi qu’Ali Kaâbi a réussi le penalty suivant et qu’Attouga a arrêté le tir de Faras. Ce match aurait pu être la fin de ma carrière de joueur international avant même qu’elle ne commence. Il s’est finalement avéré un vrai départ pour moi en sélection nationale», se souvient encore Amor Jebali.
Ce match a été disputé au Stade d’El Menzah un certain 9 janvier 1977 et s’inscrivait dans le cadre du 1er tour retour des qualifications de la Coupe du Monde de l’Argentine 1978. Pour les moins de 20 ans, cette confrontation s’était soldée par un match nul (2-2 au temps règlementaire) et la Tunisie l’avait emporté aux tirs au but (4-2). A l’aller, la Tunisie avait tenu en échec le Maroc (1-1).

Un but inattendu…
Le penalty raté par Amor Jebali contre le Maroc l’a aguerri. En affrontant en Algérie en match retour, le 28 février 1977, et à cause de l’état du terrain en tartan, Khaled Gasmi avait du mal à terminer le match et il fallait l’épauler en défense : «J’étais sur le banc des remplaçants. Les Algériens avaient pris le soin de mouiller la pelouse en tartan, ce qui l’a rendue encore plus lourde. Khaled Gasmi n’en pouvait plus. Il traînait les jambes vers la fin de la rencontre. A 12 minutes de la fin du temps règlementaire, Chettali m’a fait entrer pour épauler Gasmi et, contre toute attente, j’ai marqué un but alors que j’avais fait mon entrée pour renforcer la défense. Un deuxième but qui a consolidé notre ascendant puisque nous menions déjà par un but à zéro. Grâce à ce but contre l’Algérie, je suis devenu l’un des artisans de l’épopée 1978. Je m’en souviens comme si c’était hier».

Une autre époque… un autre football…
De l’épopée 1978, Amor Jebali garde plus que des souvenirs, un état d’esprit disparu peu à peu avec les années : « La qualification au Mondial de l’Argentine 1978 dépassait de loin le cadre de la sélection nationale. C’était l’affaire de toute une nation. Il faut dire que les responsables de l’époque étaient d’une autre race. Les membres fédéraux étaient imposants à l’image de Moncef Foudhaili, le défunt Jalel Ghrab, Slim Aloulou ou encore Younès Chettali. J’étais également le benjamin d’une équipe nationale formée de footballeurs qu’on n’en fera plus. Une génération de joueurs au talent exceptionnel à l’image de Tarek Dhiab, Temim Hzami, Attouga, Hammadi Agrebi et tous ceux qui ont formé le groupe de 1978. Avec tous mon respect aux joueurs actuels, aucun d’entre eux ne peut égaler les footballeurs que je viens de citer. De plus, il y avait une ambiance exceptionnelle dans les vestiaires. Il y avait une véritable ambiance familiale. Nous attendions impatiemment les rassemblements de l’équipe nationale pour nous retrouver. Et c’est toute la différence entre le football d’hier et d’aujourd’hui : le talent et l’état d’esprit. Les remplaçants encourageaient ceux qui étaient sur le terrain. Tout le monde encourageait tout le monde. L’intérêt de la sélection passait avant les personnes et nous étions solidaires et unis dans les vestiaires et sur le terrain», souligne l’ancienne gloire marsoise.

Taoufik Ben Othman, l’oublié de l’histoire
Quand on évoque l’épopée de 1978, le mérite est souvent accordé au seul AbdelmajidChettaloui, le sélectionneur de l’époque. Et s’il y a un oublié de l’histoire, c’est bel et bien son adjoint, Taoufik Ben Othman. Amor Jebali témoigne pour l’histoire : « Le mérite de la qualification au Mondial de l’Argentine doit être partagé à parties égales entre Taoufik Ben Othman et Adbdelmajid Chettali. Taoufik Ben Othman s’occupait du volet physique alors que Abdelmajid Chettaloui se chargeait de l’aspect tactique. Ils partageaient au fait le travail entre eux. Mais que voulez-vous ? L’histoire a retenu Chettali comme l’artisan de l’épopée de 1978. Taoufik Ben Othman est en quelque sorte l’oublié de l’histoire».

A la vie, à la mort
Il ne faut pas oublier d’où l’on vient. Pour Amor Jebali, ses racines se trouvent à la Marsa. Son école de la vie, c’est l’Avenir Sportif de la Marsa : «J’ai été repéré par Béji Bouaachir lors d’un tournoi de quartiers. J’avais à peine 10 ans quand j’avais intégré l’Avenir Sportif de la Marsa et cela fait 52 ans que je suis au club. J’ai endossé le maillot de l’ASM comme joueur et aujourd’hui je le sers comme accompagnateur de l’équipe senior de football. Des souvenirs, j’en ai. Ma première Coupe de Tunisie que j’ai remportée junior contre l’EST, saison 1974-1975 et la Coupe de 1977 comme senior face au CSS sont mes meilleurs souvenirs à l’ASM. Mon plus mauvais souvenir, le pire de toute mon existence de footballeur,c’est celui que je vis depuis trois saisons avec la relégation de l’équipe première en Ligue 2. La place naturelle de l’ASM est en Ligue 1. Nous sommes tous unis, dirigeants, staff technique et joueurs pour faire retrouver au club sa place parmi l’élite. Les choses ne se sont pas passées comme prévu depuis le début de la saison. Pourtant, nous avons fait les recrutements qu’il fallait en confiant l’équipe à un entraîneur qui connaît bien la Ligue 2 et qui a fait venir les joueurs qu’il désirait. Malheureusement, les absences répétitives nous ont empêché d’aligner notre formation type, sans compter d’autres raisons d’ordre extra-sportif. J’espère que les choses iront mieux avec Samir Sellimi. Notre mission est de faire retrouver à l’ASM sa place parmi l’élite. C’est notre devoir envers les générations à venir. Je n’abandonnerai jamais le club. Pour moi, seule la mort m’éloignera de l’Avenir ».

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