Accueil Actualités Instance Nationale pour la Prévention de la Torture : Pour que l’histoire ne tombe pas dans l’oubli

Instance Nationale pour la Prévention de la Torture : Pour que l’histoire ne tombe pas dans l’oubli


L’Instance nationale pour la prévention de la torture (Inpt) organise du 2 au 7 décembre à la Cité de la culture la première semaine culturelle pour la prévention de la torture qui a démarré hier avec l’ouverture de deux expositions.


Le programme parle de lui-même : des films documentaires, des expositions, une installation artistique intitulée «0904_2» signée Malek Gnaoui et des débats en présence des victimes et des anciens détenus. L’événement se tient en partenariat entre l’Instance nationale pour la prévention de la torture et plusieurs instances nationales et internationales de lutte contre la torture, dont le Réseau SOS Torture de l’Organisation mondiale contre la torture (Omct), Dignity, Danish Institute Against Torture, le Dcaf, l’Ictj.
Cette semaine culturelle est organisée en marge de la célébration de l’anniversaire relatif à l’adoption par l’Assemblée générale des Nations unies du protocole facultatif contre la torture.

Expérience de l’enfermement
Deux expositions se sont ouvertes hier matin. Celle de l’artiste Malek Gnaoui, qui a installé une cellule en béton au parvis de la Cité de la culture. Son objectif : projeter le visiteur au cœur du calvaire des détenus incarcérés dans une cellule d’isolement (siloun). C’est une expérience d’enfermement que vit alors le visiteur, qui s’introduit seul dans la cellule, juste un casque sur les oreilles et une voix qui lui raconte l’état d’animalité dans lequel est réduit le prisonnier dans un tel lieu manquant de lumière, d’air et d’hygiène. L’impact sur le moral et la psychologie de l’individu ne peut qu’être terrible après une telle expérience.

D’autant plus que si la loi limite cette punition à dix jours, souvent les détenus les plus récalcitrants y sont jetés le long de plusieurs mois. Des prisonniers politiques y ont vécu des années.
La seconde exposition s’intitule «Menna Fina». Elle est réalisée par 34 jeunes tunisiens engagés pour les droits humains et présente une série de portraits et de témoignages de victimes de la torture. Alors que l’exposition «Sous le jasmin», du photographe Augustin Le Gall et de l’Omct, faisait une tournée nationale en 2012 et 2013, des jeunes sensibilisés à cette problématique ont souhaité eux aussi rendre hommage à des victimes de la torture vivant dans leurs villes et villages. Marquée par cet accueil, l’Omct décide d’encourager une telle initiative. C’est ainsi que plus de 50 jeunes âgés entre 20 et 30 ans ont participé à des ateliers de formation en matière des droits humains. Mais également pour tout ce qui concerne les techniques du portrait et du recueil des témoignages.

Résultat : une belle exposition de photos en noir et blanc et des récits d’hommes et de femmes rescapés de la torture cherchant à transmettre leur vécu au plus grand nombre pour que leur histoire ne tombe pas dans l’oubli.
L’Instance prévoit la tenue d’un colloque international sur le thème «Classification des détenus: normes et réalités», qui aura lieu les 3 et 4 décembre dans un hôtel de la place.

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