Le pacte pour le développement de la compétitivité du secteur pharmaceutique, inscrit dans le Plan de relance économique 2019-2020 élaboré par le Conseil d’analyses économiques, a pour objet de mobiliser et coordonner les actions du secteur public et privé, en vue d’accélérer le rythme de développement sectoriel et ainsi favoriser la création d’emplois, le développement des exportations à plus haute valeur ajoutée et la promotion des investissements étrangers.
Le projet vise à contractualiser les engagements réciproques de l’ensemble des parties concernées en vue de renforcer un secteur pharmaceutique innovant, à forte valeur ajoutée et fortement compétitif dans le continent africain et le bassin méditerranéen.
Les partenaires espèrent, à travers ce pacte, apporter à l’ensemble des investisseurs et régulateurs/ autorités la visibilité nécessaire sur les perspectives du secteur pharmaceutique à l’horizon 2023.
Le conseil ministériel restreint, tenu en juin 2018, s’inscrit dans le droit fil de cette initiative avec notamment trois mesures spécifiques au secteur, à savoir la préparation d’un nouveau projet pour le système de fixation et de révision des prix, du remboursement et de compensation, le lancement d’un Programme national pour la restructuration du secteur pour ce qui est de la fabrication, de l’importation, de la distribution et de la consommation en partenariat avec une institution financière internationale, l’examen de la création d’un fonds de développement et de mise à niveau de l’industrie pharmaceutique et des circuits de distribution, accompagné d’incitations fiscales.
Engagements
«Cette formule contractuelle est également une garantie de bonne exécution des mesures décidées, en assurant la mobilisation de tous, autour d’actions et programmes précis et concrets. Ces engagements, constituant un contrat programme couvrant la période 2019-2023, portent principalement sur les axes identifiés lors des DPP (dialogues publics privés)», précise-t-on dans le pacte pour le développement de la compétitivité du secteur pharmaceutique.
L’on prévoit ainsi d’ici 2023 le maintien d’une croissance supérieure à 8% pour la production locale, la création de plus de 2500 emplois dont 2000 en industrie et 500 dans les services, la consolidation des exportations industrielles nationales pour passer de 13 à 26% de la production locale et atteindre 390MD, ainsi que l’augmentation de la couverture totale de l’industrie pharmaceutique par la fabrication locale à 62%.
Cela, outre la création de cinq unités de fabrication de médicaments humains, la consolidation des investissements directs (locaux et étrangers) dans l’industrie et services…
Objectifs qualitatifs
Le pacte vise à développer la responsabilité sociétale des entreprises à travers la garantie de l’approvisionnement fluide du marché local, le soutien du secteur public dans la lutte contre la contrebande. Il s’agit, également, de mener des campagnes de marketing et publicitaires collectives afin de renforcer l’image de marque de l’industrie pharmaceutique tunisienne et de son médicament.
En vue de concrétiser les objectifs assignés à l’industrie pharmaceutique à l’horizon 2023, les ministères de la Santé, du Commerce, de l’Industrie et des PME, des Affaires sociales et des Finances s’engagent à la mise en œuvre d’une stratégie de mise à niveau et de modernisation visant à soutenir le secteur privé à atteindre les objectifs escomptés. Ces derniers s’articulent autour de sept axes prioritaires dont quatre réalisables à court terme en 2020 et qui sont la réforme de la politique du prix du médicament par la création d’un comité unique du prix, l’optimisation de la compensation et l’amélioration de l’efficacité du système d’approvisionnement du médicament, le renforcement des performances de la gouvernance du secteur par la création d’une agence du médicament, la modernisation du processus d’enregistrement et la réduction des délais d’obtention des Autorisations de mise sur le marché (AMM).
Pour ce qui est des trois axes complémentaires réalisables à moyen terme d’ici 2023, ils visent à encourager le développement de la biotechnologie, améliorer le cadre institutionnel pour le développement des essais précliniques et cliniques comme services à l’export, et à soutenir l’exportation.