Le panneau de stop est un panneau qui règlemente le passage entre automobilistes dont les uns, roulant sur une voie prioritaire, sont invités à passer, tandis que les autres, roulant sur une voie secondaire, sont tenus de marquer un arrêt. Quand il s’agit de passage à niveau, l’arrêt des automobilistes est demandé soit par un feu qui se met au rouge, soit par une barrière automatique, soit encore par un panneau qui se contente d’indiquer la possibilité d’un passage de train…
Au lieu-dit Sidi Othman, sur la route qui relie Tunis à Mateur, il y a un passage à niveau. La voie ferrée est parallèle à la route, n’en étant éloignée que de quelques mètres. Les automobilistes qui ont quitté la route de Bizerte, en passant par el Mabtouh, la traversent juste au moment de rejoindre la route de Mateur. Ils aperçoivent aussi un panneau de stop, placé au niveau de la voie ferrée, dont ils pensent ingénument qu’il les prévient d’un arrêt nécessaire quelques mètres plus loin, à l’arrivée devant la route perpendiculaire. D’autant que l’arrêt en cas d’arrivée du train est commandé ici par une barrière automatique et que, par ailleurs, une attention normale permet aisément et d’apercevoir et d’entendre cette arrivée…
De mémoire de conducteur qui passe régulièrement par cet endroit, je n’ai pas souvenir d’un seul usager de la route qui ait marqué à cet endroit précis l’arrêt total exigé par le panneau en question. Seraient-ils tous inconscients ? C’est apparemment ce que pense la Garde nationale qui, comme à chaque fois qu’il y a un drame de la route, décide de sévir. On ne se demande pas si la cohérence de la signalisation mériterait d’être corrigée. Et, à vrai dire, il y a fort à parier qu’on ne voudrait rien y changer même si ce problème de cohérence devenait évident pour tous… La facilité avec laquelle on récolte des cas de contravention n’a jamais été un sujet de préoccupation pour les agents : en quelques minutes, le quota est atteint ! Et s’il y a quelques bonnes affaires pour des brebis galeuses, ce n’est sans doute pas de refus…
Mais la responsabilité est d’abord celle des préposés à la mise en place des panneaux, dont on se demande comment ils ont eu leur diplôme et ce qu’ils attendent pour apporter les corrections requises, quand un dispositif ne donne pas le résultat escompté en termes de sécurité et qu’il occasionne des contraventions inutiles. L’automobiliste tunisien n’est pas un modèle de respect des lois sur la route, mais il a bon dos : d’autres pourraient aussi avoir le respect de leur propre travail.
R.S.