L’Espérance a la lourde tâche de représenter grandement le football africain. Elle doit donner les premiers signes de son dessein demain face aux Saoudiens d’Al Hilal.
Se surpasser, redoubler d’effort et surtout s’appliquer tactiquement pour pouvoir être en pleine possession des énormes potentialités de l’équipe actuelle. C’est seulement de cette façon que l’Espérance pourrait être capable de bien négocier ses matches de la Coupe du monde des clubs qui a démarré depuis avant-hier à Doha. C’est que la mission confiée à l’Espérance ne consiste pas à défendre uniquement l’image du football tunisien, mais surtout le prestige au plus large spectre qu’est celui de tout le continent africain.
Aujourd’hui, après la consécration par deux fois de suite en Ligue des champions africaine (2018 et 2019), le fait de représenter le continent noir devient plus pesant que jamais auparavant. Et il n’est plus permis aux «Sang et Or» de rater le coche dans cette compétition mondiale qui sera suivie par des centaines de millions de téléspectateurs dans le monde entier. Surtout auprès de ceux qui respirent football dans les quatre coins du monde et qui ne tolèrent pas la médiocrité ou la participation pour la simple participation.
Faire oublier le passé
L’Espérance est tenue, au moins, de faire respecter la notoriété du football africain qui est l’un des principaux viviers de joueurs de talent dans lequel puisent les plus grands clubs européens. Il est vrai que l’Afrique et ses équipes nationales n’arrivent pas encore à percer dans les phases finales de la Coupe du monde en raison du décalage des niveaux lié aux moyens matériels, mais au niveau des clubs, l’on peut toujours réussir des coups d’éclat.
Pour preuve, l’arrivée en finale de la Coupe du monde réussie par deux clubs africains qui ont inscrit leurs noms en lettre d’or dans les annales de la joute. Bien évidemment, il s’agit du Tout-Puissant Mazembe en 2010 qui s’est incliné devant le Milan AC (0-3) et le Raja Casablanca qui a été battu par le Bayern de Munich (0-2) en 2013. Ce qui nous pousse à être exigeant envers l’Espérance qui vient d’ancrer sa suprématie à l’échelle africaine et qui doit prouver à tout le monde sa détermination d’être le digne porte-étendard du football continental.
Dans cette joute mondialiste, il y a aussi une sorte de rivalité entre l’Afrique et l’Asie puisque l’un des représentants du football asiatiques, en l’occurrence Nadi Al-Aïn (Emirats arabes unis), est lui aussi parvenu à offrir à son continent peuplé de plus de cinq milliards d’âmes sa première arrivée en finale. Ce fut lors de l’édition précédente face au grand Real de Madrid qui l’a battu sur le score éloquent de quatre buts à un.
L’Espérance est, du coup, appelée à faire honneur au football africain. Dans un premier temps, elle doit s’imposer devant les Saoudiens d’Al-Hilal demain dans le cadre de l’occulte rivalité entre Africains et Asiatiques. De surcroît, les «Sang et Or» sont appelés à rompre l’incompréhensible signe indien devant les clubs des pays du Golfe.
En effet, l’Espérance s’est fait avoir deux fois dans ses deux précédentes participations : d’abord par Essad (Qatar) sur le score de 2 buts à 1 en 2011 et ensuite par Nadi Al-Aïn (0-3) l’année dernière.
Plusieurs challenges se dressent donc devant l’Espérance.
La différence qui augure d’un meilleur comportement de l’équipe de Bab Souika par rapport aux deux précédentes participations, c’est la qualité de son jeu et la parfaite cohésion entre ses compartiments ajoutées au grand nombre de joueurs de bonne facture dont elle regorge.
Tout cela pour dire que le champion d’Afrique en titre est plein d’atouts cette fois-ci. On n’attend plus de lui qu’une chose : exporter sa suprématie africaine et l’étendre sur l’Asie avant d’aspirer à un territoire plus large encore.
Amor BACCAR