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Le camouflet !


A quand la rupture du signe indien qui suit l’Espérance face aux clubs des pays du Golfe en Coupe du monde? C’est l’énigme qui tracasse tous les «Sang et Or» surtout après la nouvelle élimination infligée par les Saoudiens d’Al Hilal à Doha (1-0).


Encore une fois l’Espérance a échoué dans la mission qui lui a été dévolue, consistant à défendre le prestige du football africain dans la Coupe du monde des clubs.
Et après ses deux cuisants échecs de 2011 face au club qatari d’Assad (2-1), et en 2018 devant les Emiratis d’Al-Aïn (3-0), voilà que le représentant du football tunisien et africain tombe, encore une fois, devant un autre club appartenant à l’un des pays du Golfe, en l’occurrence Al Hilal d’Arabie saoudite.

Ce fut dans le cadre du match du premier tour joué avant-hier au stade Jassem Ben Hamad à Doha devant plusieurs milliers de fervents supporters «sang et or», qui se sont donné inconditionnellement la peine d’effectuer le déplacement au Qatar pour épauler leur équipe de cœur.
Pourtant, on a tous nourri l’espoir de voir l’Espérance écrire une nouvelle page de gloire dans cette joute mondiale, officialisée par la Fifa depuis 2000 et qui est suivie avidement par des millions de téléspectateurs dans le monde entier. On a tant souhaité voir l’Espérance marcher dans les pas du TPMazembé et du Raja Casablanca qui ont atteint la finale respectivement en 2010 face à l’ACMilan et en 2013 devant le Bayern de Munich. On croyait que le coup était jouable d’autant plus que l’Espérance de cette saison affichait une santé pimpante et une supériorité manifeste sur les plans local et africain.

Al Hilal, trop fort
Toutes les conditions étaient réunies pour que l’Espérance réussisse au moins une bonne entame devant Al Hilal qui était amoindri de quelques titulaires influents : le capitaine international Salman Al Farraj, l’Italien Sebastiano Giovinco et le buteur français Bafétimbi Gomis. Ce dernier, légèrement blessé, n’a été utilisé qu’en deuxième mi-temps. Et c’est lui qui s’est chargé de marquer le seul but du match (73’), d’éliminer l’Espérance et de briser le rêve des Tunisiens et des Africains. Venons-en au match et à ses faits marquants pour essayer de comprendre les raisons ayant conduit à cette défaite devant les Saoudiens.

L’Espérance n’a joué sur sa vraie valeur qu’au cours du premier quart d’heure, après quoi Al Hilal a pris carrément les choses en main pour imposer son style et ne laisser comme marge de manœuvre pour l’Espérance que des contres sporadiques dans lesquels la finition n’était pas au rendez-vous. Là, ni Ibrahim Ouattara ni Anice Badri n’ont pu parvenir à surprendre Al Hilal ou à le déstabiliser. Pis encore, Moez Ben Chrifia a eu le mérite d’effacer deux buts certains (au moins) sur deux actions magistralement menées par les attaquants d’Al Hilal (22’ et 44’).
D’aucuns diront, mais où est donc passée la fameuse «tiki taka» qui fait depuis quelque temps la renommée de l’Espérance localement et sur le plan africain?

«A bon chat bon rat», comme on dit, car l’Espérance n’a, au fait, rien pu faire pour imposer sa stratégie face à Al Hilal. Franchement, il n’y avait pas photo! Al Hilal s’est avéré beaucoup plus fort à tous les niveaux. Et malgré le fait que la défense saoudienne était quelques fois hésitante, le milieu de terrain et la ligne d’attaque des «Bleu et Blanc» étaient de loin beaucoup plus entreprenants que leurs homologues espérantistes. Carlos Eduardo, Gustavo Guellar, André Carillo, Omar Kharbin (Syrie) et Gomis pour ne citer que ceux qui ont pris part à ce match, sont tous des joueurs étrangers dont le niveau est nettement supérieur à tous les étrangers espérantistes. Et cela se comprend facilement car les moyens mis au service du recrutement par le club Saoudien n’ont rien à voir avec ceux de l’Espérance.

L’écart est vraiment saisissant. Tout cela pour dire que les joueurs de Mouîne Chaâbani ont eu beau défendre crânement leur chance dans ce duel, le dernier mot est revenu aux protégés de l’excellent entraîneur roumain Razvan Lusescu, dont la technique collective et individuelle avait la dimension mondiale. Espérons maintenant que le club saoudien invite Nadi Al-Aïn qui a atteint la finale en 2018 contre le Réal Madrid. De quoi nous faire oublier un peu notre «africanité» au profit de notre nationalisme arabe tout en faisant contre mauvaise fortune bon cœur.

Amor Baccar

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