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Forte croissance de la demande internationale :


D’après une enquête sur le marché des produits bio en Tunisie, réalisée par les maîtres technologues à l’Iset de Radès, Mme Rym Kamoun,
Kaouther Ghozzi et Basma Ben Alaya, «les produits» «bio» sont en plein essor en Tunisie. Depuis quelques années, l’agriculture se spécialise
et la distribution de produits issus de la culture biologique, ainsi que la diététique et commerce équitables prennent une place discrète mais grandissante.


Sensibiliser à la consommation responsable, tel est l’objectif considéré par tous les acteurs impliqués, «comme le leitmotiv de ce nouveau marché. On peut trouver un rayon bio dans un grand nombre d’enseignes de la grande distribution tunisienne, mais aussi des boutiques spécialisées solidaires d’initiatives pour un développement durable et un monde meilleur».
Les maîtres technologues affirment que malgré les incitations du gouvernement tunisien pour faire connaître les produits bio au grand public, les professionnels du domaine considèrent que ce marché se développe à un rythme assez timide comparé à nos voisins, les pays maghrébins, en l’occurrence le Maroc, l’Egypte et l’Algérie.

Bio renvoie à un mode de production respectueux de l’environnement, réglementé et contrôlé par les pouvoirs publics: l’agriculture biologique. Cette réglementation ne s’applique pas aux produits non agricoles et non alimentaires.
Selon la même source, «l’utilisation du terme bio pour qualifier ces produits ne doit donc être possible que si le produit contient des ingrédients issus de l’agriculture biologique. En aucun cas, le terme bio ne doit servir à valoriser la qualité écologique d’un produit si le produit en question ne répond pas à ces exigences».
Pour les produits non agricoles et non alimentaires comme les produits de beauté, d’hygiène, de bricolage, les textiles, etc.. «Il n’existe pas de réglementation encadrée par les pouvoirs publics. Le principe est que l’utilisation de «bio» pour qualifier ces produits ne doit pas induire le consommateur en erreur».

Une tendance, mais qui reste timide
L’agriculture biologique est relativement récente en Tunisie. Son introduction ne date que de quelques années par des opérateurs spécialisés à ce type de production et à l’exportation vers l’Union européenne. En 1999, la Tunisie a mis en place un cadre juridique régissant l’exercice des activités d’agriculture biologique et décidé un ensemble de mesures incitatives pour encourager les agriculteurs à produire bio.
Une stratégie intégrale pour l’agriculture biologique a été mise en œuvre, visant l’extension des superficies de culture bio, notamment après l’inscription de la Tunisie en juin 2009 sur la liste des pays exportateurs des produits bio vers l’UE, jusqu’à l’an 2012.

La promotion de l’agriculture bio, en Tunisie, s’inscrit dans le cadre de la politique de développement intégral, de la diversification des produits agricoles et de la valorisation des terres adaptées aux cultures bio.
Ce créneau intéresse de plus en plus les agriculteurs. En effet, « le développement des produits bio en Tunisie a été impulsé par une forte croissance de la demande internationale. À l’étranger, le label «bio» a gagné ses galons d’or et s’est imposé sur le marché des produits agricoles. Cet engouement de plus en plus croissant pour l’alimentation bio se nourrit de la méfiance grandissante pour les produits issus de l’agriculture intensive».
L’étude indique aussi que les produits bio séduisent une clientèle vigilante et sélective qui se montre de plus en plus attentive à ce qu’elle mange. En Tunisie et «malgré les incitations, le marché bio continue à se développer timidement. L’agriculture biologique couvre de plus en plus de superficies dont plus de la moitié sont des oliveraies».

Le marché de l’offre et de la demande est, dans l’ensemble, bien régulé (le nombre d’exploitants certifiés bio en Tunisie a été multiplié par 7 entre 2001 et 2009 et la superficie couverte par l’agriculture biologique a été multipliée par 5. Bien que tout ait été mis en œuvre, depuis des années pour structurer et développer le secteur, la superficie consacrée à l’agriculture biologique n’a pas beaucoup évolué. «La situation irrégulière de certaines terres agricoles et la réticence des agriculteurs face au coût élevé de la production ont constitué autant de blocages responsables de la traîne du secteur, causant ainsi une lenteur dans la distribution et la commercialisation de cette typologie de produits».
Pour le consommateur, les prix des produits bio sont jugés cher par rapport aux produits classiques, surtout pour les produits alimentaires (produits le plus souvent demandés). Privilégier le produit bio pour protéger sa santé, c’est une évidence pour de nombreux consommateurs, même si tous ne sont pas prêts à faire l’effort financier nécessaire.

Consommer bio, «c’est aussi faire réapparaître des contraintes qui avaient disparu avec l’incorporation de substances chimiques dans les produits conventionnels. Cependant, beaucoup d’idées fausses et de confusion circulent sur les produits bio. Ainsi, certains produits sont soupçonnés être moins efficaces que les produits classiques, dont par exemple, les aliments bio se conservent moins facilement et moins longtemps que ceux bourrés de conservateurs, les produits bio sont confondus avec les produits verts, responsables, écologiques ou naturels».

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