Rien qu’à voir toutes les salles pleines et les enfants faisant la queue pour assister aux spectacles et puis sortir des salles les yeux pétillants avec des images plein la tête, on se dit que rien n’est encore perdu.
Toujours original, convivial et intense, le Festival du théâtre pour enfants Néapolis draine encore plus d’enfants en cette période de vacances scolaires et rayonne sur tout le gouvernorat. Les rues sont festives, la musique et les scènes de plein air attirent les passants. Toute la ville de Nabeul est en fête et les enfants sont ravis.
Créé en 1985, le festival Néapolis du théâtre pour enfants était un festival national avant de devenir en 1994 un événement international et le premier festival arabe et africain dédié exclusivement aux enfants. Un événement annuel phare consacré en priorité aux intérêts et préoccupations des enfants tunisiens.
Le coup d’envoi de la 34e édition a été donné dimanche dernier avec le carnaval de Yasmine Hammamet, un spectacle de l’Académie internationale des arts de Sfax, le Carnaval des clubs et des jardins d’enfants de la ville de Nabeul, un défilé de calèches, les tambourineurs de Kerkennah, un spectacle du Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef, stambali, spectacles des troupes internationales et un spectacle de marionnettes de l’Association euroméditerranéenne pour la culture et les loisirs.
Tout au long de cette semaine, plus d’une centaine de représentations dont 70 ont été données dans la ville de Nabeul entre le Centre culturel Néapolis, la Maison de la culture de Nabeul, Dar Nabeul et Nabeul centre. Des spectacles venus des quatre coins du monde ont offert au public l’occasion de découvrir de près des spectacles en provenance de l’Algérie, du Maroc, d’Egypte, du Liban, la Palestine, Bahreïn, Irak, Italie, Sibérie, Espagne, Etats-Unis et Taiwan. Pour la 4e année consécutive et simultanément avec le 30e anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, le festival, en partenariat avec l’Unicef, organise des campagnes de sensibilisation sur les droits de l’enfant, des spectacles gratuits, des spectacles dans les zones rurales du Cap Bon ainsi que des ateliers destinés aux enfants.
Un fervent hommage a été rendu à l’occasion à l’incontournable Samir Besbès via une exposition de 190 œuvres traitées et réparées par le marionnettiste Belkacem Ezzedini ainsi qu’une performance mise en scène par Walid Khadhraoui où l’on retrouve les marionnettes créées par feu Samir Besbès incarnant les rôles de témoins oculaires de la souffrance de l’artiste.
La nouveauté de cette session est «les Journées du conte de Néapolis» un festival qui naît sous la bonne étoile d’un grand. Chaleureusement accueillis à Dar Nabeul au cœur de l’ancienne ville, Youssef Baklouti, Radhia Guermazi, Khaled Chanen et Baghdedi Aoun ont ramené magie et rêve à une assistance toute ouïe.
Néapolis n’est pas un simple festival qui anime une ville et ses alentours, c’est un vivier pour l’éclosion d’un imaginaire, d’une créativité, une occasion pour les enfants d’apprendre la vie via le théâtre. C’est un apprentissage et un encadrement, c’est du rêve et du bonheur de les voir rire et interagir. Rien qu’à voir toutes les salles pleines et les enfants faisant la queue pour assister aux spectacles et puis sortir des salles les yeux pétillants et des images plein la tête, on se dit que rien n’est encore perdu.