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Un quintet gouvernemental viable

SELON Zouheir Maghzaoui, une réunion ayant groupé, avant-hier, Ennahdha, Attayar, Echaâb, Tahya Tounès et Al Karama aurait débouché sur la rédaction d’un document synthétisant les visions de tous les présents. Ce qui pourrait représenter manifestement une grande avancée vers un compromis de gouvernement.
Car le retour d’Echaâb à la négociation, qui était clairement prévisible et qui s’est confirmé, semble l’un des crédos forts de la nouvelle alliance entre les crypto-islamistes d’Attayar, qui tirent vers le centrisme, et les nationalistes arabes d’Echaâb qui n’ont pas digéré le sacrifice de Mohamed Brahmi.

Certains observateurs sont, de ce fait, désormais catégoriques quant à la non-association de Nabil Karoui ou de ses proches lieutenants à l’équipe gouvernementale que Habib Jemli se prépare à annoncer. Leurs arguments sont maintenant solides, puisque le mouvement Echaâb a définitivement accepté le leadership de Habib Jemli, le monnayant par trois conditions impératives : revenir sur l’indépendance de la BCT, écarter toute privatisation d’entreprises publiques et renégocier de fond en comble les prix de cession du pétrole et du sel.
Hier en fin d’après-midi, l’on a appris que le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, tiendrait le soir même  une série de nouvelles rencontres avec plusieurs partis politiques, dont notamment le Courant démocratique.

Abbou avait indiqué qu’il n’avait pas entendu de la bouche du futur chef du gouvernement son accord quant aux nouvelles conditions de la participation d’Attayar à son équipe.
Ces conditions, qui sont passées de trois départements ministériels — l’Intérieur, la Justice et la Fonction publique (ou la Réforme administrative) — à deux seulement, l’Intérieur étant désigné en accord avec Abbou, avec la porte ouverte à d’éventuels autres ministères.
Kaïs Argoubi, porte-parole du chef du gouvernement désigné, a affirmé que Habib Jemli, qui est en charge de la formation de son équipe depuis le 15 novembre 2019, s’engage à dévoiler la composition du nouveau gouvernement dans 10 jours au maximum.

Sur un autre plan, Argoubi a confirmé que Jemli a reçu hier au palais Dar Dhiafa à Carthage l’universitaire Jaouher Ben Mbarek et le journaliste Habib Bouajila qui font du tapage pour une initiative « de rapprochement des points de vue des différents acteurs politiques » dont l’impact n’apparaît pas vraiment.
Jemli a également rencontré, pour la quatrième fois depuis le début des concertations, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi. Donc, à la veille du week-end, une bonne nouvelle et une mauvaise. La bonne, c’est que l’on s’achemine vers un quintet gouvernemental viable. La mauvaise c’est que l’annonce n’interviendra que dans 10 jours, donc il faudra attendre la «semaine en huit». Tant que Abbou a encore des doutes sur ce qu’Ennahdha lui promet. Nous attendrons.

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