Accueil Société De plus en plus de jeunes pratiquent les arts martiaux et sports de combat : Neutraliser les braqueurs

De plus en plus de jeunes pratiquent les arts martiaux et sports de combat : Neutraliser les braqueurs


De nombreux jeunes des deux sexes optent pour ces sports à des fins sécuritaires défensives.


Qu’on se le dise : nul n’ignore que le phénomène des braquages se développe, gagne du terrain et avance à pas sûrs dans nos murs. Tel un tsunami (et on pèse nos mots), il ravage tout sur son chemin, des voies urbaines aux moyens de transport publics, en passant par les établissements du savoir, semant, ça et là, peur, panique, dégâts et cauchemars humains. Ce constat, triste et funeste, ne veut nullement dire que l’Etat et sa police se sont avoués vaincus dans leur lutte contre ce phénomène. Bien au contraire, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Mais les nombreuses mesures préventives prises par les ministères de l’Intérieur et du Transport n’arrivent toujours pas à stopper définitivement l’avancée de l’insécurité urbaine.
C’est à partir de là que le «discours populaire» a changé de ton et de teneur, en prônant le langage de l’autodéfense (ou «self-defense»). Qu’est-ce que cela signifie? Cela veut dire qu’il faut compter sur soi pour faire face aux menaces des braqueurs.

Défense et self-defense
Dans cette nouvelle tendance, pas question de recourir à un revolver ou une autre arme à feu. Pas besoin non plus de compter sur le secours des autres (passants, policiers…). Une seule arme : l’autodéfense. C’est-à-dire être suffisamment capable de répondre du tac au tac. Pour ce faire, les jeunes qui font campagne pour cette nouvelle tactique avalisée, les yeux fermés, par leurs parents, en optant de plus en plus pour la pratique des sports de combat (boxe et lutte…) et des arts martiaux (judo, karaté, kung fu, taekwondo…).
Il est vrai qu’il s’agit là de disciplines tout à fait différentes des sports collectifs, parce qu’elles se distinguent par un plus certain et précieux, à savoir la garantie d’une meilleure défense et d’un surplus de percussions et d’efficacité dans les duels homme à homme. En Occident et même dans certains pays arabes (Egypte et Algérie notamment), beaucoup de vidéos circulent sur Facebook et les réseaux sociaux montrant les exploits d’un judoka, ou… d’une karatéka ayant pu neutraliser un braqueur au moyen d’un jeu de jambes suivi d’un coup imparable qui met K.-O.

n’importe quel agresseur. «Au départ, reconnaît M.A, banquier de son état, je n’étais pas content de voir mon fils opter pour la boxe, car je le voyais fait pour le football. Mais, maintenant, avec l’avancée pratiquement incontrôlable du fléau des braquages, j’ai abdiqué étant persuadé qu’il peut désormais se défendre tout seul et rentrer indemne à la maison».
Pour R.K, fonctionnaire dans une municipalité, «rien ne vaut les sports de combat. Au point que j’ai dû orienter ma fille vers la pratique du taekwondo en dépit de ses penchants pour la musique. Et je n’ai pas à le regretter, quand je me souviens de la mésaventure tragique qu’a vécue, il y a quelques mois, l’une de ses copines quand un braqueur lui a balafré la joue après avoir fait main basse sur son sac contenant un portable, une tablette de maquillage, ses papiers et une somme d’argent. Si elle était une adepte des sports de combat, elle éviterait aisément ce drame».
De quoi combler d’aise les fédérations sportives concernées et les propriétaires de salles privées spécialisées dans la formation dans ces disciplines même si, ici et là, on persiste à véhiculer l’idée selon laquelle «les sports de combat et les arts martiaux sont, d’essence, connus pour leurs vertus en termes de noblesse et de saine émulation».

Mohsen ZRIBI

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