La FTF et, bien sûr, la DNA envisagent de commencer à partir de la prochaine année une expérience nouvelle. Un panel d’arbitres va se muer en professionnels, c’est-à-dire complètement engagés pour le métier d’arbitre. Si, dans le monde entier, les arbitres exercent généralement un autre métier, il y en a d’autres qui se consacrent exclusivement au métier d’arbitre. Ils sont payés pour faire l’arbitre et n’ont qu’un seul revenu, celui rapporté de ce métier. Cette expérience peut-elle réussir dans notre championnat? A-t-on des arbitres prêts pour se consacrer complètement à l’arbitrage? Remarquez que plusieurs de nos arbitres sont étudiants, fonctionnaires et un bon nombre d’entre eux exercent au privé (des affaires, immobilier…). L’idée est intéressante pour des arbitres qui n’ont pas d’autres métiers et qui n’ont pas un autre gagne-pain.
Ils seront donc stables et motivés par une rémunération qui vient à temps et qui devrait être plus conséquente que les primes accordées et payées en retard. Mais, les arbitres connus, qui ont de l’expérience et qui, forcément, ont d’autres activités, ne seraient pas concernés par ce statut d’arbitre «pro». Sinon, ça va être un risque de laisser tomber un métier rémunéré, ou abandonner le statut de fonctionnaire d’Etat (plein de nos arbitres font partie du secteur public avec toutes les pressions et les tentations qui en découlent). Arbitres professionnels engagés à plein temps, c’est une idée valorisante et motivante. Mais nos arbitres, même les meilleurs, vont-ils faire preuve d’une forte personnalité pour s’imposer devant des joueurs et des dirigeants de plus en plus incontrôlables ?
Etre pro, c’est être réfléchi, sobre, pro dans sa tête.
Ce n’est pas une question de statut, c’est plutôt une question d’aptitudes. Il vaut mieux éloigner tous ces «corrompus» qui tournent autour de nos arbitres, tous ces dirigeants et les intermédiaires qui arrangent les tractations en coulisses. Sinon, c’est une mesure légère, voire précipitée qui ne servira à rien. Regardez combien ces arbitres souffrent sur les terrains, combien ils commettent d’erreurs fatales, sans parler du fait qu’ils sont parfoiss» ollicités pour donner un coup de main à telle ou telle équipe. Le professionnalisme est un luxe pour le moment.
