On leur soutire de l’argent, tout en leur promettant le «paradis des podiums», avant de les pousser vers la porte de sortie. Arnaque !
Décidément, plus aucun secteur n’est à l’abri des abus de toutes sortes. Prenons pour exemple celui des centres privés de formation et d’emploi des mannequins. Ceux-ci qui poussent comme des champions dans nos murs ont fait des réseaux sociaux une rampe de lancement de leurs offensives de séduction qui s’y succèdent sans fin, l’objectif étant d’appâter la gent féminine qui rêve d’une carrière de top model.
Les filles sont évidemment tellement tentées par ce rêve qu’elles y succombent facilement, en allant frapper aux portes de ces centres. Là où des hôtesses volubiles et au look branché les accueillent à bras ouverts. Dans la salle d’attente, pleine à craquer et aux murs ornés de posters des célébrités mondiales de la mode et du mannequenat, on présente d’abord à la nouvelle venue une fiche à remplir, tout en lui délivrant livres et prospectus faisant l’éloge de la boîte.
Une fois son tour arrivé, après de longs moments d’une interminable patience, la candidate est soumise à l’entretien d’usage, avant de passer à la caisse pour les frais d’inscription qui oscillent entre 50 et 80 dinars.
Après quoi, on la bombarde de consignes et d’informations selon lesquelles elle devra venir à tous les rendez-vous, assister aux séances de pose et surfer tous les jours sur le site facebook du centre.
Des châteaux en Espagne
La candidate, l’ambition dévorante aidant, y croit les yeux fermés! Pourquoi ? Parce qu’elle a cette conviction que rien ne lui manque pour embrasser une carrière de mannequin. Et pour y parvenir, peu importe le prix à payer, surtout qu’en face les méthodes d’ensorcellement ont un débit si fort qu’on lui promet, une fois le stage accompli, un poste de top model dans l’une des nombreuses firmes de mode et de couture qui collaborent avec le centre.
Faute de quoi, on lui garantit une présence continue dans les spots publicitaires qui passent à satiété sur nos chaînes de télévision. Hélas, au bout de quelques semaines de propos mielleux et de folles promesses, les châteaux en Espagne s’écrouleront. Ecoutons-la : «Je n’en reviens pas encore.
Non seulement ils m’ont soutiré de l’argent, mais aussi ils m’ont menti durant plus de trois mois. Par moments, je n’avais pas abandonné l’espoir d’être casée dans un poste. Mais, lorsque je me suis aperçue que des candidates qui n’ont rien de mes atouts, en termes de beauté et de physique, ont été embauchées, j’ai compris que j’étais victime d’arnaque et de leurre», témoigne une jeune fille candidate. Et c’est cette pratique déloyale et scandaleuse qui m’a, finalement, poussé vers la porte de sortie. Parbleu, à quand la fin de cette mascarade?.
Mascarade, le mot est lâché pour mettre sur la table une question d’actualité: comment émergent ces centres privés de formation et d’emploi de mannequins? Quelle loi les régit? Sont-ils contrôlés? Si oui, par qui ?
Mohsen ZRIBI