En dépit de l’envolée des tarifs de la soirée du 31 décembre, les réservations battent déjà leur plein !
C’est l’effervescence du réveillon qui agite déjà le pays. Hôtels et restaurants se sont mis à l’heure de l’ébullition. En état d’alerte maximale, transformés en ruches d’abeilles, ils s’enhardissent à peaufiner les ultimes préparatifs en prévision de la grande parade festive du 31 décembre : travaux de relooking, acquisition d’importantes quantités de cotillons et de gadgets, stocks de fruits, de légumes et de denrées alimentaires emmagasinés, renforts humains en employés et en agents de sécurité civils et pour booster la mobilisation, campagne médiatique tous azimuts dans les médias et les réseaux sociaux.
Objectif : faire le plein en cette majestueuse nuit qui est, de tradition, synonyme de liesse, mais aussi de revenus juteux. «Heureusement qu’il y a ce fameux 31 décembre», s’exclame un hôtelier de Gammarth qui jubile à la perspective de rompre avec la monotonie de la basse saison touristique. «C’est vrai, reconnaît-il, qu’on fonctionne, l’été, à plein régime, au point de frôler parfois le surbooking. Par contre, en hiver et le reste de l’année, les affaires vont mal». Pour le gérant d’un restaurant touristique basé à Hammamet, «il faut se garder de se fier aux statistiques officielles sur le rendement du secteur touristique, les recettes n’étant pas conformes au volume des investissements, à cause justement d’une clientèle étrangère très peu dépensière, par rapport à celle locale».
Inutile donc de rappeler qu’en pareille occasion, plus les tarifs montent, plus le consommateur tunisien trouve le moyen de venir réveillonner chez nous». Et c’est vrai, quand on sait que ce dernier, connu pour être un bon vivant prêt à tous les sacrifices pour s’amuser. En atteste, au dire de nos deux interlocuteurs, le bon comportement des réservations qui battent déjà leur plein. Et les coûts du dîner-gala? Eh bien, aux dernières nouvelles, ils varient entre 90… et 500 dinars par personne, selon le standing de l’établissement et sa cote de popularité.
«Qu’à cela ne tienne», lâche Ali S., 46 ans, agent de transit de son état. «Une nuit de délire, assure-t-il, mérite d’être vécue, afin d’évacuer le stress de la vie quotidienne, et d’entamer une nouvelle année sur les chapeaux de roues». En face, Majid B., banquier, n’est pas de cet avis. «Ce n’est pas, dit-il, l’argent qui manque. Mais, pour moi, rien ne vaut un réveillon en famille. On peut préparer les plats de nos choix, inviter des parents et des amis et passer une bonne soirée sans claquer son argent à tort et à travers. Rien à voir avec le gaspillage et l’insécurité dehors».
Un réveillon de rêve
Pour certaines familles aisées dites au diapason du modernisme, qui dit réveillon dit escapade à l’étranger. La puissance financière aidant, c’est en Europe et dans les célèbres stations balnéaires d’Asie et d’Egypte qu’on débarque, qui en couple, qui en famille cherchant à joindre l’utile à l’agréable et à faire profiter les enfants de leurs vacances scolaires. Sautant sur l’occasion, les agences de voyages rivalisent d’offres tentantes incluant vols aériens, croisières, séjours et excursions dans le pays d’accueil. Le tout moyennant des facilités de paiement qui font saliver!
Et le 1er janvier, baptême du feu du nouvel an? Eh bien, demain sera un autre jour…
Mohsen ZRIBI