Noureddine Bhiri précise que la position d’Ennahdha sur le conflit libyen est basée sur la position internationale et non sur celle de la Turquie. Il souligne que le « gouvernement d’union nationale » de Fayez Al Sarraj est le gouvernement légitime vu qu’il est reconnu par les Nations unies et que la Tunisie fait partie de l’ONU.
La visite inattendue du président Erdogan, avant-hier, à Tunis, a été perçue par de nombreux partis politiques comme représentant une atteinte au prestige de l’Etat tunisien et une déstabilisation de nos traditions diplomatiques.
Le parti Afek Tounès a été particulièrement expressif dans ses critiques vis-à-vis de l’administration turque, exprimant son refus catégorique de voir la Tunisie procéder à un alignement de sa diplomatie dans les axes régionaux, mettant en garde contre une implication dans ce genre de conflits, ce qui est susceptible d’avoir un impact négatif sur les intérêts stratégiques et sur la sécurité nationale du pays.
Plusieurs partis ont saisi l’occasion de cette visite dont rien ne filtre, pour appeler le président Kaïs Saied à se conformer aux principes de la neutralité positive dans le traitement de la crise libyenne et de ne prendre position avec aucune partie, préconisant plutôt plus d’efforts dans le sens d’un processus pouvant conduire vers une solution pacifique pour la résolution du conflit interne qui menace la Libye, dans la tradition de la diplomatie tunisienne. Cette visite officielle d’un chef d’Etat étranger a curieusement connu la mise en pratique d’une exclusion des journalistes des cérémonies officielles et d’une discrimination entre journalistes des différentes nationalités, qui ont été dénoncées par le Syndicat national des journalistes tunisiens.
Zied Dabbar, membre du bureau du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a annoncé, mercredi 25 décembre, que les journalistes ont été empêchés de couvrir la visite du président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Erdoğan a entrepris une visite de travail en Tunisie qui n’avait pas été annoncée aux services de la présidence de la République qu’après la publication de l’information par les agences de presse turques.
Au cours de la conférence de presse donnée par les deux chefs d’Etat, on a noté que seulement quelques médias avaient été conviés.
Les observateurs ont remarqué une ambiance relativement tendue entre les deux présidents mais les obligations protocolaires ont été respectées aussi bien par les Turcs que par les Tunisiens. Sachant que des indiscrétions persistantes ont été rapportées autant par les politiques que les hommes et femmes de média. Mais sans aucune confirmation officielle.
A l’adresse du président Saïed, Erdogan s’est voulu des plus persuasifs quant à son « accord stratégique » passé avec le gouvernement Al Sarraj. Une prise de position vite rejointe par le dirigeant nahdhaoui Noureddine Bhiri, président du groupe parlementaire du parti islamiste.
Noureddine Bhiri a précisé, hier, que la position d’Ennahdha sur le conflit libyen est basée sur la position internationale et non sur celle de la Turquie. Dans une déclaration accordée à Jawhara FM, Bhiri a souligné que le « gouvernement d’union nationale » de Fayez Al Sarraj est le gouvernement légitime vu qu’il est reconnu par les Nations unies et que la Tunisie fait partie de l’ONU.
Noureddine Bhiri a également confirmé que la Tunisie était impartiale mais qu’elle soutiendra le gouvernement d’El Sarraj et fournira des efforts en vue de rapprocher les points de vue entre les différents acteurs libyens et d’assurer leur coexistence.
L’Ugtt, de son côté, tout comme les partis Machroû Tounès, Afek Tounès et le Parti destourien libre, prend le contre-pied d’Ennahdha et annonce son opposition totale à tout projet d’alignement de la Tunisie derrière des alliances régionales « suspectes », insistant sur l’impératif d’un positionnement national équilibré favorisant le dialogue interne libyen et la réconciliation.
Hier après-midi, la présidence de la République tunisienne a démenti plusieurs informations circulant depuis la visite du président turc, Recep Tayyip Erdoğan, en Tunisie. Des informations selon lesquelles la Tunisie soutiendra le gouvernement libyen de l’Union nationale de Fayez El Sarraj, reconnu par l’ONU.
Rappelons qu’hier même, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, a annoncé l’établissement d’un nouvel « accord de coopération entre la Tunisie et la Turquie » dans l’objectif de « fournir l’appui politique au gouvernement d’El Sarraj, si la Libye le demande ».