Le scrutin du 6 mai dernier n’a pas tenu ses promesses électorales ! Peut-on parler de bluff ?
Le festival des campagnes électorales, vous connaissez? Sans doute oui. On ne perdrait, toutefois, rien à rafraîchir les mémoires, en rappelant que ce festival haut en couleur et aux parades spectaculaires, est fait de promesses. Avec un grand P. Le scrutin des municipales du 6 mai dernier en est une parfaite illustration. En effet, les candidats, alors en pleine campagne, rivalisaient de propos mielleux et programmes séduisants. A les entendre, on croyait que toutes les communes du pays seraient sauvées, que l’action municipale dans son ensemble se métamorphoserait et que les réalisations à venir seraient révolutionnaires.
Et pour se faire plus accrocheurs et puncheurs, ils n’hésitaient pas à faire du porte-à-porte, à sillonner cafés et établissements et centres commerciaux, voire à squatter la voie publique par tentes et meetings interposés. D’autres, encore plus envahissants et croyant devoir tirer le bon numéro, se rabattaient sur les médias et les réseaux sociaux. Là où les slogans étaient bassinés à satiété. Au final, cette fulgurante campagne qui aura coûté les yeux de la tête, s’est avérée une caricature! Pour s’en convaincre, jetez un coup d’œil sur le premier bilan de nos édiles municipaux, et vous en serez éberlués.
Un parcours catastrophique
Aujourd’hui, il est facile de constater que la plupart des conseils municipaux n’ont pas tenu leurs belles promesses électorales.
Certes, on peut admettre que les débuts dans tout domaine sont connus pour être difficiles. Certes aussi, il est légitime d’invoquer la maigreur du budget, un lourd héritage, le manque d’expérience et autres contraintes indépendantes de leur volonté. Tout cela fait partie des circonstances atténuantes. Mais nous sommes persuadés qu’il est impardonnable de voir une mairie incapable de pouvoir au moins gérer les affaires courantes de première nécessité, à savoir la propreté, l’entretien de la voirie (chaussées, trottoirs et éclairage public), la collecte des ordures ménagères et autres détritus, la circulation routière et la lutte contre le phénomène des constructions anarchiques, des moustiques et des chiens errants.
C’est dans ces domaines vitaux qu’un conseil municipal qui se respecte doit obligatoirement intervenir, se faire juger par ses habitants et vérifier s’il a mérité, ou pas, d’être élu. Sinon, il est passé à côté de la plaque et n’a pas été à la hauteur de la confiance placée en lui par un électorat qui s’attache davantage à sa vie quotidienne qu’aux grands projets de développement relevant, dans deux communes sur trois, de l’utopie !
Et dire que certains conseils municipaux, outre leur parcours catastrophique, n’ont pu éviter leur chute, d’où leur dissolution, payant cher leurs errements (pour les uns) et l’affrontement, à connotations politiques, de forces irréconciliables (pour d’autres). Bien évidemment, dans tous les cas de figure, le plus grand perdant est le citoyen lambda qui, oserons-nous écrire, réfléchira à deux fois avant d’entrer dans l’isoloir !
Mohsen ZRIBI