La forte rivalité qui s’affirme sur les réseaux sociaux entre supporters des grands clubs tunisiens, notamment ceux de la capitale, prend une ampleur considérable au fil des semaines sur fond de moqueries et de railleries. INSOLITE.
Le football est un sport collectif passionnant où la culture de la victoire auprès des fans prend des proportions incommensurables avec la forte médiatisation et la télédiffusion de nombreux matchs. La soif des trophées nationaux et continentaux ou encore régionaux est insatiable pour des équipes comme l’Espérance Sportive de Tunis, l’Etoile Sportive du Sahel, le Club Africain ou le Club Sportif Sfaxien.
L’EST est l’équipe tunisienne qui se fait le plus remarquer ces trois dernières saisons pour demeurer au-dessus du lot avec la moisson de trophées dont deux Champions League africaine consécutivement en 2018 et 2019. Rien que ça ! L’ESS a remporté elle aussi un prestigieux trophée de champion des clubs arabes face au Hilal saoudien pour l’édition 2018-2019.
Le CA et le CSS sont un ton en-dessous au niveau des échéances intercontinentales. Le CA a participé à la Champions League 2018-19 avec une cruelle désillusion. Une défaite très lourde subie contre le TP Mazembé de la R. D. Congo par un score inédit en guise de waterloo. Depuis ce jour-là, si les fans clubistes ont pu passer l’éponge sur ce score tristement mémorable grâce à la nouvelle dynamique que vit le club dans le championnat national 2019-2020, les supporters des clubs rivaux ne cessent de tourner en dérision le match disputé un 2 février 2019. Sur les réseaux sociaux, ils s’en donnent à cœur joie pour se répandre en critiques et railleries à travers des commentaires sur les anciennes informations postées par les médias des radios et des journaux en ligne et les remettre au goût du jour. Parce qu’avec le réseau internet on n’oublie plus rien…
Un phénomène «made in Tunisia»
Avec, tenez-vous bien, plus d’une dizaine de milliers de réactions sous forme de «like» et «love» avec les boutons pouce et cœur voire les émoticônes, ajoutés aux milliers de commentaires qui relancent l’intérêt du sujet à chaque occasion, on comprend que ce phénomène est typique du public sportif tunisien constitué majoritairement de nabbaras c. à. d. des moqueurs sans vergogne ni retenue.
D’autres informations similaires, toutes récentes qui ont suivi notamment avec les péripéties du match amical d’un club tunisois avorté à la dernière minute pour des raisons d’organisation, ont fait les choux gras des réseaux sociaux encore une fois. Les fans ont su rendre la monnaie de leur pièce aux supporters espérantistes en commentant avec des «up» une information datant de deux ans au moins qui demandait en suppliant au toujours président du club Hamdi Meddeb de ne pas quitter le navire des «sang et or» en été 2017.
La suite glorieuse on la connaît mais que nenni les Clubistes s’en donnent là aussi à cœur joie pour montrer que le club le plus puissant de Tunisie sous la dénomination «dawla», soit nation en arabe, n’est pas à l’abri d’une crise structurelle ou sportive. Les mauvais scores des clubs tunisiens comme l’ESS contre Ahly en 2017 sont largement mis en évidence pour masquer les bévues de leur club fétiche par des fans peu scrupuleux et narquois. Manifestement les articles de presse à caractère sportif battent tous les records de lecture et de réaction pris sur le tard puisqu’ils sont encore largement commentés bien des mois après pour des raisons étranges!
L’astrophysicien Albert Einstein disait bien qu’il doutait de la limite de l’univers et son infinité mais pas de la bêtise humaine. C’est dire comme la petitesse d’esprit a ravagé les réseaux sociaux et mis en évidence la méchanceté gratuite. Mais c’est parfois aussi de bonne guerre.
Toutefois c’est dans un grand esprit de fairplay et de respect mutuel que les supporters des deux clubs rivaux de la capitale l’EST et le CA échangent en permanence.
Une amitié entre les gars de Bab Souika et Bab Jedid qui sont deux quartiers limitrophes de Tunis qui se manifeste davantage en public ou dans la société tunisienne que sur les réseaux sociaux de toute évidence. D’ailleurs n’oublions pas que l’EST a remporté le prix du fair play dans la dernière coupe du monde des clubs au Qatar et cela il ne faut certainement pas s’en moquer mais applaudir à deux mains. Mais là encore sur les réseaux sociaux on trouvera à redire…
