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Notre diplomatie mérite débat

LA politique internationale de la Tunisie vient d’être sérieusement mise à l’épreuve à l’occasion de la visite surprise du président turc, qui n’a pas caché ses intentions à l’égard de la Libye sœur et sa volonté d’entraîner la Tunisie dans une alliance avec son pays visant à soutenir le gouvernement Al Sarraj que reconnaissent les Nations unies.

Dans ses vœux de fin d’année, Kaïs Saïed a cependant confirmé clairement que « la Tunisie préservera sa souveraineté et que rien ne pourra l’affecter ».

Et le chef de l’Etat de préciser, s’agissant du conflit interne libyen : « Nous avons tenté de parvenir à une solution pouvant rassembler les parties libyennes loin des conflits armés. La stabilité de la Libye a un impact direct sur celle de la Tunisie. Et nous espérons réussir dans cette mission. Cela dit, la Tunisie reste attachée aux fondements de base de sa diplomatie ».

Tout porte à croire, donc, que les mêmes propos ont été explicités à l’adresse du chef de l’Etat turc lors de sa visite au Palais de Carthage. Soit que la Tunisie ne se dressera contre aucun des deux belligérants libyens, mais s’emploiera à ramener les actuels «frères ennemis» à la table de la réconciliation et du compromis. Tant mieux.

La diplomatie et l’armée font partie du domaine réservé du président de la République, et il est normal, à chaque alternance démocratique, de voir le nouveau chef de l’Etat procéder à certaines rectifications inhérentes à son programme électoral et à sa vision propre.

C’est sans doute ce qui nous a valu le limogeage assorti de tapage médiatique, qui a été le lot de Khemaïs Jhinaoui, un diplomate chevronné qui a rempli avec grande discipline les missions les plus risquées.

Tout comme s’inscrit, par ailleurs, au registre de la lutte sans merci contre la corruption, le limogeage de notre ambassadeur et de notre consul général à Paris. Cette lutte qui représente un point fort du programme de Saïed.

Mais il est essentiel, comme l’a si bien dit le Président, «que la Tunisie reste attachée aux fondements de base de sa diplomatie».

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