Accueil A la une Trois ministres de la troïka de retour : Compétence ou complaisance ?

Trois ministres de la troïka de retour : Compétence ou complaisance ?

La compétence se mesure, essentiellement, par des qualifications intellectuelles et professionnelles, avec un C.V. riche et des diplômes. L’indépendance quant à elle exige de n’obéir à aucune idéologie ou couleur politique

Né au forceps, après des négociations-marathons, le gouvernement Habib Jemli a vu, enfin, le jour, dont l’équipe comptant 42 ministres et secrétaires d’Etat, n’a pas livré tous ses secrets. Aussitôt annoncée au début de ce nouvel an, et bien que des noms soient fuités, la nouvelle formation dite d’indépendants et de compétences apolitiques a fait l’objet de critiques et polémiques. Soit des pour et des contres. Certes, la compétence se mesure, essentiellement, par des qualifications intellectuelles et professionnelles, avec un C.V. riche et des diplômes, alors que l’indépendance exige de n’obéir à aucune idéologie ou couleur politique.

Ce qui n’est pas, semble-t-il, le cas de l’actuel gouvernement Jemli. Outre certains membres jugés dépendants aux premier et deuxième partis vainqueurs des dernières législatives 2019, soit Ennahdha et Qalb Tounès, cette nouvelle formation a également connu le retour de ministres de la Troïka, sous le règne des deux chefs de gouvernement nahdhaouis Hamadi Jebali et Ali Laârayadh. Ces revenants sont, alors, au nombre de trois. Il s’agit de Tarek Dhiab, figure sportive sexagénaire désignée à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports, poste qu’il avait occupé de décembre 2011 à janvier 2014. A l’époque, il n’avait suffisamment pas d’expérience dans la gestion de son département.

Comme il n’avait, de l’avis de beaucoup, ni l’air d’un bon gestionnaire politique ni le flair d’un stratège visionnaire. Jusqu’alors, rien n’a été réalisé au profit des maisons des jeunes, devenues des structures fantômes complètement désertées. Idem pour les infrastructures sportives qui, faute d’entretien et de maintenance, sont aujourd’hui laissées à l’abandon. L’ancien mandat de Tarek Dhiab, en tant que ministre, fut marqué, tout le monde le sait, par ses relations conflictuelles avec le président de la Fédération tunisienne de football, Wadiï El Jery.

Bilans témoins

En termes de résultats concrets, son bilan n’est pas aussi mauvais que celui de ses successeurs. Il n’est pas aussi loin de ses collègues d’autres départements. Le second revenant de loin est l’ancien ministre du Commerce et de l’Artisanat au gouvernement de la Troïka, Béchir Zaâfouri, né à Sidi Bouzid le 25 juillet 1963. Expert-comptable de formation, il a dirigé des sociétés de distribution en gros et des grandes surfaces dont Monoprix. Certains l’ont, alors, accusé de n’avoir pas su gérer son ministère. Des affaires de corruption ont été, de son temps, déférées à la justice, particulièrement liées à la cuisine interne de son département.

En réponse à ces accusations, Zaâfouri avait refusé d’en donner des détails et s’était limité à dire que l’un des dossiers concerne une entreprise sous la tutelle de son ministère, alors que d’autres ont trait à l’usage abusif des bons de carburant et des voitures administratives. Bien qu’il soit, probablement, connaisseur en commerce de distribution, son bilan était, pourtant, peu reluisant. Zaâfouri fait, aujourd’hui, partie de l’équipe de Habib Jemli. Il occupe le même portefeuille qu’autrefois, celui du Commerce. Comme si de rien n’était ! Sa politique de gestion a-t-elle changé pour le reconduire dans la même fonction?

Troisième figure de la troïka, l’ex-P.D.G. de la CTN et ancien ministre du Tourisme Jamel Gamra, 59 ans, originaire de Jammel à Monastir, a rejoint l’équipe ministérielle de Jemli. Il y est nommé ministre du Transport et de la Logistique. Ingénieur de son état, il n’a pas eu le temps de passer à l’action, puisque son mandat, sous le règne de Laârayadh, n’a duré que dix mois. Surtout que le secteur du transport, tous modes confondus, aurait besoin de réforme et de restructuration. Un tel chantier grandiose mérite, quand même, une stratégie nationale et assez d’investissements.
Loin des bilans, le chef de gouvernement désigné Habib Jemli n’a-t-il pas trouvé d’autres profils beaucoup plus compétents ? A-t-il subi des pressions pour choisir des noms bien précis ?!

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Un commentaire

  1. RAOUF

    4 janvier 2020 à 22:35

    Pour l’auteur ….on dit, aient fuité et non soient fuités. …en passant
    Sinon, je suis tenté de dire que la montagne a accouché d’une ou de plusieurs souris, mais je ne vois point de montagne , à peine un talus, une motte …. Tarek au sport et la jeunesse, Haddaoui à la CULTURE….. c’est une insulte aux vraies compétences du pays

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