Le problème de l’inadéquation du système de formation et d’enseignement avec les besoins de l’économie ne date pas d’aujourd’hui mais se pose avec acuité depuis des décennies. Les pouvoirs publics ont essayé, certes, de résoudre ce problème et ont conçu un certain nombre d’hypothèses sans grand succès dans la mesure où le problème reste entier.
Le diplôme en poche, l’apprenant provenant de la formation professionnel ou l’étudiant de l’université ne trouvent pas facilement un emploi et sont obligés de rester, des années durant, au chômage en attendant de trouver un emploi qui correspond à leur profil. Et dire que l’Etat a dépensé une somme faramineuse supportée par la collectivité publique et donc par le contribuable pour former ces jeunes.
Certaines spécialités ou branches ne sont plus demandées par les entreprises mais on continue à les préserver. D’où la nécessité d’engager un dialogue national en impliquant les premiers concernés par le système productif, en l’occurrence les professionnels dans tous les secteurs d’activité. Ce dialogue permet de faire le récapulatif de l’expérience tunisienne en matière de formation professionnelle et d’enseignement supérieur pour tirer les conclusions et corriger les erreurs.
La Tunisie peut s’inspirer également des expériences réussies dans les pays étrangers pour affûter son arme de formation et pouvoir entrer de plain-pied dans l’économie intelligente et du savoir. C’est que les anciennes méthodes archaïques de production n’ont plus droit de cité dans une économie mondialisée qui favorise l’innovation et l’invention, la robotique et la nanotechnologie. Certaines entreprises n’ont pas encore fait leur mise à niveau pour assurer cette transition et passer de l’économie «analogue» à l’économie digitale et intelligente.
Le système de la formation doit suivre cette tendance pour être à jour avec l’industrie de pointe qui exige beaucoup de connaissance et de savoir-faire. Même au niveau du bâtiment et des travaux publics, la donne a beaucoup changé avec la construction de tours de cinq étages et plus.
De nouveaux outils de travail et des équipements de haute technicité doivent également être introduits dans nos centres de formation et nos laboratoires de recherche au sein des universités pour inciter et encourager les étudiants à la création et à l’innovation d’un environnement stimulant. Ces mêmes étudiants peuvent être envoyés à l’étranger dans des centres de recherche hyper-développés pour passer des stages avec un engagement de revenir en Tunisie après leur formation pour ne pas s’installer définitivement dans le pays d’accueil où le salaire est beaucoup plus motivant.