Amine Ben Gamra
expert-comptable et commissaire aux comptes
«Le budget de l’Etat pour l’année 2020 a été élaboré en adoptant un prix de référence du baril de pétrole (Brent) de 65 dollars et qu’une augmentation d’un dollar du prix du baril de pétrole représente un surcoût de 142 MD pour le budget de l’Etat. Une telle augmentation va ajouter de nouvelles pressions sur le budget du pays, rendant la résolution du problème des subventions à l’énergie plus urgente que jamais. Le développement des énergies renouvelables réduira la dépendance aux combustibles fossiles importés et renforcera la sécurité énergétique. Il faut chercher à accroître les investissements dans ce secteur dans le cadre d’une stratégie de diversification du bouquet énergétique, jusque-là dominé par la Steg à hauteur de 90%. Les solutions existent mais la volonté politique fait défaut. En donnant la chance aux jeunes des régions intérieures de se lancer dans des projets pour produire une électricité à énergies renouvelables et la vendre, ensuite à la Steg, cela nous permettra d’acquérir une certaine autonomie financière et aider l’Etat à combattre le chômage, notamment dans les régions».
Kamel Maddouri
directeur général de la Sécurité sociale au ministère des Affaires sociales
«Avec l’entrée en vigueur de toutes les dispositions de la loi n°2019-37, en janvier 2020, et qui concerne la majoration de 1 % du taux de contribution payé par les agents de la Cnrps, les revenus de la caisse seraient aux alentours de 800 millions de dinars en 2020. Ces revenus seront répartis sur 450 millions de dinars au titre de l’augmentation des taux de contribution de l’Etat et de l’agent public et 350 millions de dinars au titre de l’augmentation de l’âge de la retraite en attendant d’atteindre 1.05 milliard de dinars en 2021. Si ces réformes n’avaient pas été engagées, les caisses sociales auraient besoin de 2 milliards de dinars supplémentaires en 2020 et 2.4 milliards de dinars en 2021 pour payer les pensions de retraite. Actuellement, nous n’aurons besoin en 2020 que de 100 millions de dinars supplémentaires».
Habib Belhaj
Gouider, DG de la BNA et président de l’Aptbef
«La prise en charge par l’Etat de 3 points du TMM au profit des PME constitue une mesure positive. Car elle diminuera le coût d’investissement pour les PME et augmentera leur rentabilité. Je recommande que le comité de pilotage relevant du ministère de l’Industrie et des PME, chargé d’accorder ce privilège, fixe un délai de 20 jours de réponse. Et ce, aux requêtes des PME concernées afin d’instaurer plus de flexibilité. La valeur de l’investissement de ces PME est fixée de 150 mille DT à 15 MDT. Que ce soit l’extension d’une entreprise existante ou la création d’une nouvelle entreprise. A l’issue de cette prise en charge par l’Etat, comme si les PME se sont accordées des prêts avec un TMM+3.5 d’il y a 4 ou 5 ans. Et ce, comme si on est revenu à un TMM de 4.25. Cette mesure vise à faciliter l’accès au financement nécessaire aux PME et au développement de leurs activités. Elle concerne principalement les PME actives dans le secteur agricole et d’autres secteurs productifs, comme le secteur commercial, financier, immobilier et des hydrocarbures et des mines».