Avocat bien connu, ex-membre du staff juridique de l’Espérance Sportive de Tunis et actuel membre de la Fédération tunisienne de handball, Mouadh Ben Zayed (41 ans) est l’un des piliers du Comité d’organisation de la CAN Tunisie 2020 dont il est le président de la commission juridique et le porte-parole. Ayant droit de regard sur toutes les autres commissions, travailleur infatigable, fort de ses dossiers, le verbe facile, l’intégrité et la droiture comme fers de lance, M. Ben Zayed est assurément le mieux indiqué pour satisfaire notre curiosité quant à l’état des lieux à seulement trois jours du coup d’envoi de cet important rendez-vous continental qu’abritera la Tunisie. Entretien.
Pour commencer, pouvez-vous nous rappeler comment notre pays a pu obtenir l’honneur d’organiser ces joutes africaines qui étaient, jusque-là, la chasse gardée de l’Egypte et du Maroc?
Il faut reconnaître que le mérite revient incontestablement au président de notre fédération. En effet, c’est bien M. Mourad Mestiri qui en fut l’artisan. Lui qui bénéficie, il est vrai, de beaucoup d’estime sur le continent, tant au sein de la Cahb qu’auprès des fédérations africaines.
Franchement, la Tunisie y était-elle prête ?
Sans doute. Et l’histoire retiendra que la Tunisie a toujours réussi brillamment l’organisation d’événements sportifs sur les plans continental, régional et mondial. Non, notez bien que ce choix est loin d’être un cadeau empoisonné ?
Les débuts des préparatifs, a-t-on constaté, furent difficiles.
Quelles en sont les raisons ?
Effectivement, cela n’a pas été de tout repos. D’abord, parce qu’il fallait trier sur le volet les personnes devant faire partie du comité d’organisation afin d’aboutir à une équipe homogène, solide et compétente. Ensuite, il y a eu les problèmes inhérents à l’infrastructure sportive, avec l’indisponibilité du Palais des Sports d’El Menzah et l’embarras du choix quant aux sites de la compétition. Enfin, parce que le manque de fonds de financement dû à la situation difficile de la fédération et au retard du déblocage de la subvention du ministère de la Jeunesse et des Sports, nous ont lourdement handicapés. On n’avait alors qu’à s’armer de patience. Et cela, Dieu merci, a finalement payé.
Peut-on dire maintenant que tout est en règle ?
C’est presque fait, dans la mesure où on n’a rien laissé au hasard, toutes les difficultés ont été aplanies et les précautions prises jusqu’aux moindres détails. Pour y parvenir, il a fallu cravacher dur, jour et nuit, main dans la main, et sans le moindre relâchement, aux dépens de nos obligations professionnelles et familiales. Car, quand on aime son pays, tous les sacrifices deviennent supportables. C’est pourquoi je ne remercierai jamais assez mes collègues du comité d’organisation, Mourad Mestiri et Abdelkader Boudriga en tête, pour leur disponibilité, leur abnégation et leur patriotisme.
Financièrement, vos comptes sont-ils bons ?
Outre la subvention du ministère et la compréhension du ministère des Finances qui nous ont soulagés et donné des ailes, nous avons fait de jolies choses, en matière de collecte de recettes parallèles. En attestent les revenus du sponsoring et de la publicité. Pour le moment donc «pas et soucis», en attendant le déblocage des autres tranches de la subvention ministérielle.
Qu’avez-vous fait pour drainer le public ?
On continue de lui faire les yeux doux, sur fond d’une campagne de séduction, par affichage public, médias et réseaux sociaux interposés. Cela, outre les prix des billets accessibles à toutes les bourses. Dans ce contexte, je demeure persuadé que les spectateurs tunisiens que notre handball a toujours choyés et rendus heureux, seront, comme à l’accoutumée, fidèles au rendez-vous. Et ils ne seront pas déçus, inchallah.
Justement, quelles sont les chances du sept national ?
Si sur le plan purement organisationnel, nous avons fait tout ce qu’il fallait faire pour relever le défi et confirmer la flatteuse réputation internationale de la Tunisie dans ce domaine, il est à espérer que la réussite suivra sur le parquet du jeu. Et là, je suis optimiste, voire confiant, étant donné la bonne préparation du sept national, la richesse de son effectif et la farouche détermination de nos joueurs qui ont juré de conserver leur titre africain admirablement remporté au Gabon au moment où presque personne ne s’y attendait.
Mohsen ZRIBI