APRÈS l’ineptie des «compétences indépendantes» avancée par un candidat nahdhaoui téléguidé et mal-aimé, voici que les vrais politiques bombent le torse et s’avancent sur la scène mal agencée d’un casting dont le commanditaire n’est toujours pas attesté.
Qui donc aura la tâche d’identifier le candidat de la dernière chance ? De déterminer le mécanisme constitutionnel authentique destiné à voir le président de la République choisir le chef de gouvernement le plus apte à former l’équipe qui briguera avec succès la confiance des députés ?
Les partis et groupes parlementaires ou le chef de l’Etat ?
Dans l’esprit de la Constitution, c’est une tâche qui incombe aux parlementaires, sommet de l’Etat qui porte le même nom. Dans le cafouillis actuel, personne n’ose présager des intentions de qui que ce soit.
Certes, le chef de l’Etat s’est bien assagi depuis les légitimes fanfaronnades ayant accueilli son plébiscite triomphal. Mais, face aux divisions profondes, aux faux-fuyants, aux promesses non tenues et aux ambitions tentaculaires des acteurs politiques, il ne peut qu’entretenir son «jardin particulier», celui qui a vu tant de jeunes le porter aux nues.
Car ces idées de démocratie directe, de petites représentations locales, de comptes à rendre et de renversement de la pyramide ont cours chez les jeunesses mondialisées de nombreux pays.
Mais la fibre nationale et la foi en une Tunisie fière et volontaire, qu’attisent neuf années de marche à reculons, battent en chacun de nous le rappel du devoir sacré, celui de remettre d’abord sur les rails ce pays qui s’effondre. Avant de relancer le débat, de comprendre l’ampleur du désastre et de procéder à d’éventuels nouveaux choix stratégiques.
La tâche qui se présente, aujourd’hui, à tous les patriotes, c’est de procéder au sauvetage de cette démocratie républicaine qu’a apportée la révolution populaire. C’est de refaire confiance aux partis qui les représentent au sein de l’ARP et qui semblent reprendre le chemin réaliste de la sagesse et du compromis.
Notre classe politique recèle une mine de compétences expérimentées. Les enjeux de la révolution les ont désorientées, démultipliant ambitions et aspirations. Y compris, d’ailleurs, au sein des classes populaires. Le temps est venu de se ressaisir.
Le nouveau gouvernement représente pour cela un test grandeur nature. Et les objectifs, autant ceux de la révolution que ceux que réclame, aujourd’hui, l’opinion, sont cohérents et solidaires. Sur la voie de cette compétence dont se réclament la plupart des tenants de la classe politique.
Chater Osman
17 janvier 2020 à 20:01
Édito parfait, un journaliste libéré et sans complaisance !