Au lieu de laisser la situation de notre pays se dégrader, comme c’est le cas aujourd’hui, et baisser les bras avec fatalisme, toutes les énergies positives de notre peuple doivent se mobiliser pour la réalisation d’un seul et grand objectif, sauver le pays.
Notre pays risque, en effet, d’être frappé d’une vraie catastrophe économique et sociale et la mobilisation évoquée est nécessaire, mieux encore vitale pour le sauver de cette dangereuse situation et pour le faire entrer dans un processus sain de développement durable et équitable.
En même temps, nous devons tous nous mettre d’accord pour mettre fin aux énergies négatives et destructrices qui semblent hélas aujourd’hui prendre le dessus et arrêter définitivement le processus de décomposition de notre société, de déliquescence de l’Etat. Lequel processus pourrait nous mener à une véritable guerre civile, celle verbale s’étant déjà manifestée.
Avec l’échec fracassant qu’a subi, le 10 janvier dernier, le projet de gouvernement formé par Jemli, les choses sont devenues encore plus inquiétantes en raison de cette gabegie, ce flou et ce flottement généralisés dans lesquels nous nous débattons aujourd’hui et qui doivent à tout prix prendre fin.
Le président de la République devrait, entretemps et comme nous l’avons déjà dit dans notre précédente chronique, user de ses pouvoirs constitutionnels afin de sauver le pays. Pour cela, il pourrait se référer à l’article 80 de la Constitution relatif aux mesures pouvant être prises en cas de péril imminent. Les pouvoirs publics seront ainsi mobilisés jusqu’à la fin de cet état d’exception.
Le président de la République devrait, à notre humble avis et en tant que chef suprême des forces armées, décréter la mobilisation générale de la population adulte, et ce, quelle que soit la situation de ses membres respectifs vis-à-vis du service national (Voir détails dans notre précédente chronique).
Une deuxième composante apolitique de la société sera appelée elle aussi à aider les populations à se mobiliser afin de se prendre en charge, la société civile. La première, l’Armée nationale, devant se limiter à sa mission protectrice et de développement.
Le gouvernement se concentrera sur la résolution des problèmes urgents et à réaliser les réformes encore en instance. Il sera alors secondé par une puissance sociale incomparable qui s’attellera à des tâches devant transformer totalement le pays. Plus de grèves pendant au moins cinq ans.
Un grand congrès national se chargera de concevoir un nouveau projet de société qui saura refléter la vraie modernité tout en respectant notre tunisianité et ses spécificités. Un deuxième congrès se chargera de concevoir ce que nous avons appelée « Constitution sociale et économique » du pays. Contrat qui servira de support à l’élaboration d’un nouveau modèle de développement qui devra proposer nécessairement un nouveau modèle de consommation.
L’ensemble de la population devra s’inscrire en premier lieu dans un programme de mise à niveau de ses compétences intellectuelles, sociales et professionnelles, et s’engager à améliorer sensiblement son niveau de santé physique et mentale, en luttant efficacement contre tous les fléaux, dont en premier lieu la consommation de toxiques pour le corps (Tabac, sucre, sel, graisses animales, fritures, alcool…) et pour l’esprit, notamment les fake news.
Nous serons tous mobilisés contre la pauvreté, l’analphabétisme, l’abandon scolaire, le manque d’hygiène, le chômage, le gaspillage de toutes nos ressources, la violence, la corruption, la contrebande, et tous les autres fléaux qui rongent notre société, et pour soutenir efficacement notre production nationale et boycotter toutes les marchandises importées non vitales.
Des équipes de citoyens intègres, compétents et assermentés, formées chacune en un groupe d’au moins trois personnes seront envoyées partout pour superviser discrètement les administrations et les chantiers .
Tous nos villages, nos villes et nos quartiers doivent respirer propreté, ordre et calme, et bénéficier de programmes d’animation sociale et culturelle de qualité. Toutes leurs infrastructures et leurs équipements doivent être constamment entretenus et rester fonctionnels.
En même temps, nous nous équiperons tous pour assurer la collecte systématique des eaux pluviales et alimenter ainsi le Centre et le Sud en eaux de barrages. Cela nous permettra de réaliser une grande opération d’expansion territoriale au sein même de notre pays en créant des dizaines de grandes oasis où tout sera écologique. Par ailleurs, des opérations massives de boisement doivent être réalisées.
Tout doit être fait pour réhabiliter le rail, comme il se doit, et assurer notre autosuffisance énergétique. Des villages intégrés devront voir le jour afin de lutter contre l’éparpillement de la population et permettre ainsi le repeuplement de nos zones rurales, condition sine qua non pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire.
Ce n’est qu’en construisant le citoyen, en mobilisant les énergies et en clarifiant les actions à entreprendre que nous pourrions sauver notre pays et le construire sur des fondements durables.