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FOCUS BUSINESS : Les erreurs des prévisions budgétaires

La marge d’erreur des prévisions budgétaires établies chaque année doit être minime pour éviter les mauvaises surprises qui pourraient avoir lieu au cours de l’application du budget, ce qui nécessiterait un budget complémentaire pour rectifier le tir. En effet, il s’est avéré, plus d’une fois, que les prévisions ne correspondaient pas à la réalité. L’Etat était obligé de dépenser plus d’argent que ce qui a été prévu, notamment à cause de l’évolution du prix des hydrocarbures sur le marché international comme ce fut le cas au cours de cette année quand le Brent a atteint les 70 dollars le baril.

Tout doit donc être revu à la hausse pour que les chiffres avancés soient en conformité avec la réalité. A noter que le prix du pétrole, qui connaît souvent des fluctuations sur le marché mondial, a des répercussions directes sur les différents produits de consommation et sur la compensation. En effet, plusieurs sociétés de services et d’industrie utilisent les hydrocarbures pour faire fonctionner leurs unités, à l’instar du transport, du textile-habillement, du ciment et matériaux de construction ainsi que des industries alimentaires.
Les entreprises sont appelées à payer le prix réel de l’énergie et donc à augmenter le prix de vente au public pour qu’elles puissent rentrer dans leurs frais. Quant aux produits compensés au profit des citoyens, c’est le montant consenti par la Caisse générale de compensation qui est gonflé pour supporter le renchérissement du coût supporté par le budget de l’Etat. C’est le cas, par exemple, du pain, de la semoule, des pâtes, du lait…

De ce fait, l’Etat doit trouver de nouvelles ressources financières pour pouvoir boucler son budget et il a recours souvent aux bons de Trésors, à l’endettement intérieur et extérieur qui a atteint un niveau élevé. Les bailleurs de fonds étrangers ont d’ailleurs appelé la Tunisie à réduire son encours à la dette extérieure pour pouvoir maîtriser son équilibre financier. Mais les dépenses ne cessent d’accroître d’une année à l’autre. Les crédits publics ne doivent surtout pas servir pour payer les salaires ou les primes ou pour alimenter la compensation, mais plutôt pour lancer des projets productifs qui généreront des bénéfices et une plus-value pour l’Etat.

Les responsables chargés de la rédaction du budget devraient faire preuve de plus de vigilance pour ne pas tomber dans l’erreur des prévisions. Ils tiennent compte souvent des résultats enregistrés au cours de l’exercice précédent pour établir le nouvel exercice en effectuant des modifications minimes. Le chiffre d’affaires des entreprises publiques est également concerné par ces prévisions. Il n’est pas prudent de prévoir d’importantes recettes de ces entreprises face à des difficultés qui ne cessent de s’amplifier.

On connaît la situation économique désastreuse de nombre de sociétés nationales comme la Steg, la Sonede ainsi que plusieurs sociétés de transport. Le temps est venu pour établir des prévisions annuelles avec un faible taux d’erreur pour exécuter un budget qui reflète la réalité des dépenses et des recettes de l’Etat en ayant la capacité d’anticiper les événements aussi bien sur le plan national que sur le plan international. Il s’agit de se préparer, bien à l’avance, en mobilisant les fonds nécessaires destinés au lancement des projets productifs et en limitant autant que faire se peut ces dépenses improductives et qui nécessitent le recours aux crédits. Un cercle vicieux qui doit trouver une solution durable.

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