LE chef du gouvernement désigné semble avoir trouvé auprès de la plus grande partie des formations politiques du pays une sensibilité plutôt favorable à sa nomination qui cherche à lui reconnaître plusieurs qualités et parfois même des atomes crochus.
La difficile conjoncture que traverse le pays, trois mois après des législatives improductives, et la crise tenace que vivent l’économie et les finances depuis l’avènement de la révolution populaire font autour d’elles l’unanimité des acteurs politiques qui se rejettent les accusations les plus diverses.
L’élection triomphale d’un personnage atypique, pas vraiment politique, au second tour de la présidentielle, contre un brillant homme d’affaires aux commandes d’une prestigieuse chaîne de télé, maintenu en prison pour suspicion de corruption, fait partie de ces évènements singuliers qui peuvent rafler la donne et reconditionner le destin.
Jeune ingénieur enthousiaste qui avait rejoint les rangs du parti moderniste de Ben Jaâfar en 2011 pour tenter de redresser le tourisme, Elyes Fakhfakh grimpe aujourd’hui, par surprise, les marches du pouvoir, et s’apprête à former un gouvernement se voulant de « sauvetage ».
Désigné comme possible candidat par Tahya Tounès, il est très apprécié par Attayar et semble avoir libéré le Président Saïed de la caution des partis parlementaires porteurs de voix.
Ennahdha aurait préféré Ridha Mosbah, mais s’en accommode bien et l’apprécie depuis l’expérience de la Troïka. Qalb Tounès y voit un bon profil social-démocrate pouvant coller à leur bataille contre la pauvreté. Quant aux petites formations : Al Mostakbel, Réforme nationale, mouvement Echaâb, leur attitude diffère mais tiendra sans doute compte de la «générosité» en ministères octroyés par les soins de Fakhfakh, surtout que les programmes se ressemblent. A l’exception d’Echaâb qui refuse les privatisations et l’autonomie de la BCT.
Restent les maux de toujours : attractivité, relance des investissements, facilitation des affaires et relâche de la pression fiscale.