La migration clandestine a coûté la vie à plusieurs milliers d’individus tunisiens et étrangers. Les uns ont péri noyés en mer, les autres ont perdu la vie au Sahara.
A Zarzis, ville située au sud-est tunisien, se trouve un cimetière dédié aux inconnus. Les cadavres rejetés par les vagues et ramassés par les agents de la Protection civile sont enterrés dans cet espace qui ne peut accepter davantage de cadavres et la municipalité s’est procuré un deuxième terrain pour d’autres éventuelles victimes. C’est Chamseddine Marzoug qui a offert une sépulture à ces morts que personne n’a réclamés. Toujours présent, il s’est chargé bénévolement des démarches administratives pour l’enterrement d’un nombre élevé de migrants.
Simultanément, nombreux sont les activistes de différentes nationalités, les ONG, les associations humanitaires et de droit de l’homme qui ont lutté pour le respect de la dignité des migrants.
C’est dans ce cadre que se tiendra un rassemblement les 6, 7 et 8 février prochain, dans la ville marocaine d’Oujda. Des participants de plusieurs pays comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Sénégal, le Cameroun, le Mexique, l’Italie… seront au rendez-vous. Chamseddine Marzoug est invité à cet événement avec le Dr Rym Bouarrouj.
Un rapport de 5 ans de travail de solidarité en mer, des expositions artistiques, ainsi qu’un atelier de travail qui a pour thème «Migration et média» sont au programme de la première journée.
Une rencontre ouverte avec les familles des disparus (témoignage et politique frontalière) ainsi qu’une conférence publique qui a pour thème «Solidarité et criminalisation des actes humanitaires, réalités et défis» meubleront le contenu de la deuxième journée.
«C’est par le biais de ce genre d’action que les organisateurs et les participants veulent faire entendre leur voix et dire : «stop aux naufrages et disparitions de migrants en mer !» conclut Chamseddine Marzoug.
Dhaou MAATOUG