Face au roc égyptien, les nôtres ne pouvaient rien !
«Du 50-50», sous-titrions-nous dans notre article de dimanche, avant de justifier cela par un argument solide, à raison que le sept national est loin d’être supérieur à son homologue égyptien ni individuellement, ni collectivement, ni tactiquement. Cette réserve que nous avons émise et que d’aucuns, soit par excès de patriotisme, soit par ignorance de la réalité, ont aveuglement classé dans les catalogues du défaitisme et de l’exonération, s’est hélas avérée juste et sensée.
Maintenant que le mal est fait, il faut avouer que l’Egypte a amplement mérité son sacre. Et c’est la loi du sport, «la raison du plus fort est toujours la meilleure». Alors, de grâce, cessons de chercher des échappatoires pour justifier une défaite que notre sélection n’était pas capable d’éviter. Les errements des arbitres ? Non, circulez, car, la paire espagnole, une des meilleures dans le monde, a certes commis des erreurs d’appréciation, mais elle n’a nullement influé sur le résultat final du match.
D’autres facteurs
Outre donc la supériorité manifeste de la formation adverse, d’autres facteurs se sont conjugués pour causer cette défaite:
– Primo : le coaching catastrophique de Toni Gerona qui a, de nouveau, démontré ses limites et creusé la tombe de son équipe ! Et cela, en multipliant les erreurs de manageriat : choix tactiques des plus bizarres, joueurs alignés dans des postes ne répondant pas à leur profil, omission fatale d’imposer un marquage strict sur les trois principales forces de frappe égyptiennes (Omar Yahia, Yahia Adderra et Mohamed Sanad), mauvaise exploitation d’éléments, tels Mosbah Sanaï, Amine Bennour et Kamel Alouini auxquels il a accordé très peu de temps de jeu, ce qui les a mis hors du match. Autant de gaffes que n’aurait pas commises un entraîneur novice !
– Secundo : le gâchis monstre au passif du sept national (buts tout faits ratés, passes à l’adversaire, contres mal achevés…)
– Tertio : que de défaillances individuelles. En effet, à l’exception de Mohamed Soussi, Jihed Jaballah, Oussama Hosni et surtout Oussama Jaziri, les autres étaient aux abonnés absents, avec comble de malchance, la méforme totale des deux gardiens de but qui n’ont pu, cette fois, apporter le coup de pouce tant souhaité.
A ces trois facteurs, on peut ajouter la faillite de la préparation psychologique, comme en témoignent l’affolement des joueurs, leur excès de précipitation, les nombreuses sorties pour deux minutes (sept au total) qu’ils ont collectionnées, ainsi que leur fragilité mentale qui n’a pas pu supporter l’énorme pression d’un public record. De surcroît, on ne peut que rester bouche bée face à cette autre triste réalité : les Tunisiens n’ont obtenu en 60 minutes qu’un seul petit penalty, un fait étrange et rare dans une finale pourtant nerveuse et au cours de laquelle on avait longtemps fait le siège du camp adverse !
Finalement, quand on oppose du beurre au roc, on subit et on se met à compter les dégâts. Nous y reviendrons.
Mohsen ZRIBI