Accueil A la une Kaïs Saïed déjà en route vers un second quinquennat ?

Kaïs Saïed déjà en route vers un second quinquennat ?

Un second quinquennat à l’horizon ? Pourquoi pas tant que le slogan « Le peuple veut » est toujours de mise et tant que Kaïs Saïed est considéré comme la personnalité qui a marqué le plus les Tunisiens en 2019 avec 34,8%, selon l’Open Sigma 2020. Et puis avec une victoire de 72,71% à la présidentielle, tout est possible.

Se voulant plus proche du citoyen, gardant toujours ses distances des partis politiques, Kaïs Saïed  a clamé haut et fort son indépendance, lors de son passage jeudi soir sur la chaîne nationale. Fustigeant à mezza voce les partis politiques mais critiquant frontalement les lobbies et leur pouvoir, il finit par rappeler qu’il n’a pas besoin de ceinture politique pour son mandat. Le soutien réel émane du peuple et c’est à ce dernier que revient le pouvoir. Pour les uns il n’a fait que surfer encore une fois, comme lors de sa campagne électorale, sur la vague du populisme, pour les autres, c’est le président qu’il faut pour un pays devenu depuis la révolution une foire d’empoigne au regard des politiques.

C’est aux magistrats de rendre la justice
Il est vrai que les réponses apportées par le président de la République ne constituent pas une bouée de sauvetage pour un pays qui sombre dans une crise aux multiples facettes. Les bonnes intentions ne suffisent pas non plus et ne sont pas de nature à améliorer la difficile situation socio-économique ni à redresser la barre de l’investissement qui est en net recul, d’autant plus que la « théorie du conspirationnisme » revient avec force dans les réponses du président de la République sans donner d’autres d’explications sauf ces exemples concernant la pénurie de médicaments, de lait, l’intention délibérée de tromper l’opinion publique autour des actes de braquage et ces menaces liées aux actes terroristes.

Des crises montées de toutes pièces sur fond d’immixtion et de liaison avec certaines parties tendant à perturber le processus de transition démocratique mais les unités sécuritaires et militaires sont là pour défendre les acquis et faire face à ces tentatives, martèle Kaïs Saïed. Ce dernier n’oublie pas de souligner qu’il a appelé les magistrats à assumer leurs responsabilités historiques, notamment au niveau du traitement du dossier relatif à l’organe secret.

Serait-ce un dossier politique ? La question n’est pas là, mais seuls des juges indépendants  sont en mesure de rendre la justice, explique le président de la République, qui va plus loin et se demande pourquoi les affaires d’assassinat, de corruption et de blanchiment d’argent n’ont pas été closes et pourquoi ces arrestations ont été ponctuées de libérations puis de nouvelles arrestations.

Au moment où Kaïs Saïed évoquait cette épineuse question,  l’avocat de Sami El Fehri, arrêté depuis novembre dernier pour des soupçons  de blanchiment d’argent, s’est étonné de la non-libération de son client en dépit de la décision de la Cour de cassation. Un nouveau mandat de dépôt a été émis à son encontre. On se rappelle aussi l’affaire Nebil Karoui, qui a été maintenu en prison durant le premier tour de la présidentielle puis libéré à quelques jours du second tour.

Quand c’est le président de la République qui évoque cette question en live devant des millions de Tunisiens, il y a bel et bien lieu de s’inquiéter.

Le pouvoir par le bas

Quand il évoque la pauvreté, le président reprend la célèbre citation de Gandhi : « La pauvreté  est la pire forme de violence », d’où le droit du citoyen à la santé, à l’éducation, au travail, à la liberté. Il pointe le regard vers un nouvel horizon et parle de mégaprojets, à l’instar des cités dédiées à la santé à Kairouan et dans d’autres régions du pays.

« Je travaille en silence et j’espère exaucer les vœux de tous les Tunisiens, je n’appartiens à aucun parti politique. Je suis toujours aux côtés des pauvres et je ne suis contre personne ». Pour ce faire, il compte toujours sur le pouvoir par le bas et espère apporter dans le futur des amendements à la loi électorale et pourquoi pas au régime politique.

Au fait, le regard du président de la République est fixé sur de multiples et vastes horizons. Sa perception du pouvoir par le bas nécessite des actions qui se prolongeront au-delà de ce premier quinquennat. Un second quinquennat à l’horizon ? Pourquoi pas tant que le slogan « Le peuple veut » est toujours de mise et tant que Kaïs Saïed est considéré comme la personnalité qui a marqué le plus les Tunisiens en 2019 avec 34,8%, selon l’Open Sigma 2020.

Et puis avec une victoire de 72,71% à la présidentielle, tout est possible.

Aussi bien dans ses anciens discours que lors de cette sortie médiatique, Kaïs Saïed n’a pas failli à ses principes. Il a tenu parole, ce qui compte le plus pour les jeunes à qui il s’adresse toujours. « Je n’ai pas peur de la mort, j’ai peur de mourir sans la dignité », a-t-il déclaré dans l’un de ses passages. Les jeunes qui ont déclenché la révolution de 2011 sont du même avis.

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2 Commentaires

  1. Liberte

    1 février 2020 à 12:53

    Je rêve , il veut briguer un second mandat, incaple de trouver actuellement un chef de gouvernement capable de former un gouvernement, son âge et sa maladie sont un facteur bloquants, comme BCE il ne terminera jamais ce mandat.

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  2. Yasmine

    2 février 2020 à 07:09

    72% de voix, mais sur 38% de votants !
    cela n’est pas si reluisant !
    Donnez tous les chiffres pour que votre article soit clair !

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