« L’Afrique va concentrer dans le futur le développement économique mondial, notamment dans les secteurs de l’énergie et des énergies renouvelables. Le continent offre, également, un environnement d’affaires attractif qui permet de générer un retour sur investissement très élevé, outre le faible coût de la production, la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, la richesse en ressources naturelles et sa population très jeune »
Plus de 450 chefs d’entreprise, dont 50 Américains, étaient présents hier, à Tunis, à l’ouverture de l’événement inédit, la conférence Prosper Africa, avec un seul objectif en point de mire : saisir les opportunités d’investissement en Afrique. Organisé par l’ambassade des Etats-Unis à Tunis, cet événement s’inscrit dans le cadre de la promotion du programme américain Prosper Africa, une initiative économique lancée par l’Administration Trump dans l’objectif de développer des partenariats entre les opérateurs privés américain et africain et d’impliquer davantage les Américains dans le développement économique de l’Afrique. La conférence a été inaugurée en présence du chef du gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes, Youssef Chahed, l’ambassadeur américain en Tunisie, S.E Donald A. Blome, le représentant du département du commerce américain Joseph Semsar ainsi que le directeur exécutif à l’Union des Banques de l’Afrique (UBA), Abdoul Aziz Dia.
Un nouveau tournant dans les relations tuniso-américaines
Dans son allocution d’ouverture, Youssef Chahed a mis l’accent sur le travail qui a été effectué, depuis 2011, conjointement par la Tunisie et les Etats-Unis dans l’objectif de consolider leur partenariat historique et le hisser à un « très haut niveau ». Tout en faisant référence à la visite officielle qu’il a effectuée à Washington en juillet 2017, Chahed a souligné que « L’une des dimensions les plus tangibles de ce nouveau tournant dans la coopération bilatérale, c’est l’engagement mutuel des deux parties à initier une nouvelle approche coopérative avec la volonté de mettre en place un partenariat stratégique. Une telle étape balise la voie à un nouveau chapitre dans l’histoire de notre relation bilatérale, qui est désormais marquée par le respect mutuel et la poursuite des intérêts communs », a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « Les relations tuniso-américaines connaissent une nouvelle dynamique avec la signature du mémorandum d’entente portant sur l’établissement d’un nouveau partenariat stratégique, lors de la visite de l’ancien président Béji Caïd Essebsi à Washington en 2015. Il vise à renforcer la relation bilatérale sur le long terme à travers l’introduction de nouveaux mécanismes de coopération, notamment le dialogue stratégique tuniso-américain et la Commission économique mixte tuniso-américaine dont la troisième session aura lieu, pour la première fois à Tunis, le 7 du mois», a précisé Chahed.
Au sujet des partenariats avec les pays africains, le chef du gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes a expliqué que depuis 2011, la Tunisie s’est attelée à remettre les coopérations bilatérales avec les Subsahariens au centre de ses priorités nationales. Il a cité dans ce sens, le renforcement de la présence diplomatique de la Tunisie dans l’Afrique Subsharaienne, en ouvrant de nouvelles ambassades, en l’occurrence à Burkina Faso et à l’Ethiopie, outre l’inauguration de nouvelles lignes aéronautiques et l’intégration de plusieurs zones de libre-échange africaines, notamment le Comesa et la Zleca. « Ces nouvelles orientations au niveau des politiques étrangères de la Tunisie qui consistent à donner davantage d’importance aux relations tuniso-africaines, se traduisent par l’établissement de partenariats de haut niveau avec les pays africains, particulièrement dans les secteurs de la santé, la formation professionnelle, le tourisme, l’enseignement supérieur, les TIC et l’interconnexion électrique dans les régions rurales et agricoles », a-t-il conclu.
Des atouts sans pareils
Par ailleurs, le chef du gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes, a mis l’accent sur les atouts de l’Afrique en tant qu’économie porteuse dans le futur. « L’Afrique va concentrer dans le futur, le développement économique mondial, notamment dans les secteurs de l’énergie et des énergies renouvelables. Notre continent offre un environnement d’affaires attractif qui permet de générer un retour sur investissement très élevé mis à part le faible coût de la production, la disponibilité de la main-d’œuvre qualifiée, la richesse en ressources naturelles et sa population très jeune », a-t-il noté.
De son côté Joseph Semsar a affirmé, dans son allocution d’ouverture, que l’Afrique constitue un marché dynamique qui est en train d’expérimenter une croissance économique solide. « Parmi les 10 premières économies du monde qui ont une croissance élevée, 6 sont désormais des économies africaines. Avec 1,3 milliard de consommateurs, l’Afrique jouera à coup sûr un rôle remarquable dans l’économie mondiale », a-t-il souligné. Par ailleurs, Semsar a fait savoir que l’administration américaine a mis en place un nouvel outil de financement qui permet aux opérateurs américains d’investir dans les pays en voie de développement, notamment les pays africains. Il s’agit de l’U.S. International Development Finance Corporation (DFC), qui est doté d’une ligne de financement à hauteur de 60 milliards de dollars.
A la fin de la séance d’ouverture, les représentants respectifs du gouvernement américain et de la Banque africaine (United Bank for Africa) UBA, ont signé un mémorandum d’entente. Il est à noter qu’UBA est une banque africaine créée en 1945 et elle est présente dans 23 pays, dont 20 pays africains.
(crédit photo : Tunisien – رئاسة الحكومة التونسية)