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Emigration clandestine | Ports de la Goulette et de Radès : Une situation inquiétante

Plus la mer est calme, plus le nombre de candidats à l’emigration illégale augmente.

Les deux ports de Radès et de La Goulette ont été pris d’assaut par des candidats à l’immigration clandestine ces derniers mois. Environ 200 personnes tentent chaque mois de quitter illégalement le pays à partir de ces deux ports. Jeunes et moins jeunes des deux sexes ne reculent devant rien pour un voyage à haut risque à l’intérieur d’un conteneur plombé.

Plus décidés et plus agressifs

Selon certaines sources, ces candidats, qui rêvent de passer de l’autre côté de la Méditerranée en quête de l’ Eldorado européen, n’hésitent plus à s’attaquer aux agents de police lorsqu’ils sont détectés lors de leur passage devant les caméras de contrôle. Et pour cause, ils savent qu’ils ne risquent pas gros une fois arrêtés. Une amende de 150 dinars pas plus et puis rebelote. «Ils se jettent à la mer, s’attaquent aux agents de police ou se cachent à l’intérieur des conteneurs avec la complicité d’autres agents portuaires.

«Durant les deux derniers mois, on a été témoin de tentatives d’immigration clandestine bien organisées qui ne manquent pas d’imagination avec la falsification du plombage douanier du conteneur», révèle une source. Une fois à l’intérieur, les candidats à l’immigration n’hésitent pas à percer quelques trous en bas du conteneur pour laisser pénétrer l’air et éviter l’asphyxie durant ce long voyage.

Il arrive toutefois qu’ils se trompent et se trouvent bloqués à l’intérieur d’un conteneur destiné à l’importation et non à l’exportation. Une destinée peu ordinaire et une situation loufoque pour ces malheureux candidats.

Par ailleurs, tout un réseau a été démantelé dernièrement grâce à la vigilance des unités de police au port de Radès.

Manque de moyens et de coordination

Une trentaine de personnes ont été arrêtées à la fin du week-end dernier au port de Radès grâce aux efforts des unités sécuritaires, nous fait-on savoir. Plus la mer est calme, plus le nombre de candidats à l’immigration illégale augmente. Ceci explique la mise en échec de plusieurs tentatives d’immigration ces derniers jours aussi bien au port de La Goulette qu’à celui de Radès. Mais il faut reconnaître que d’autres personnes ont pu atterrir de l’autre côté de la Méditerranée, confie une source sécuritaire qui pointe du doigt le manque de moyens techniques de contrôle et le nombre limité des agents à l’intérieur de ces deux ports, sans compter l’absence d’une coopération efficiente entre les diverses parties intervenantes dans le système de sécurité portuaire.

La même source appelle au raffermissement de cette coopération ainsi qu’au renforcement des rondes policières aux alentours des deux ports. Il va sans dire que les solutions sécuritaires ont montré leur limite depuis belle lurette. Une visite de la Commission sécurité et défense relevant de l’ARP a été programmée cette semaine pour le port de Radès, lieu stratégique de l’économie du pays.

En dépit des accords conclus avec les pays européens en matière de lutte contre l’immigration clandestine, la Tunisie est toujours en quête de ce sésame salvateur. Le taux de chômage élevé (15,1%), le recul du pouvoir d’achat et la situation de plus en plus sclérosée dans le pays expliquent le malaise dans lequel vivent les jeunes (et les moins jeunes).

Neuf ans après la révolution, toujours pas d’alternatives à l’horizon et les candidats à l’immigration clandestine ne sont pas prêts à renoncer à la «harga».

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