A chaque crise, il est contacté par Ridha Charfeddine pour sauver l’équipe. Et à chaque fois, il ne termine pas le travail qu’il a commencé.
A 78 ans, Roger Lemerre a encore la cote à Sousse. Quelques heures à peine après le limogeage de l’Espagnol Juan Carlos Garrido, le nom de Roger Lemerre a surgi à la surface.
Les contacts avec le technicien français ont été bien établis et l’intéressé n’a pas décliné l’offre des dirigeants étoilés, mais il a demandé un temps de réflexion.
Les responsables étoilés ne sont pas restés les bras croisés et ont creusé d’autres pistes au cas où Lemerre se désiste. Parmi les noms de techniciens qui ont circulé depuis samedi, les Français Jean Fernandez et Bernard Simondi, ainsi que l’ex-international Adel Chedli. Mais le préféré des responsables étoilés demeure encore et toujours Roger Lemerre. Ce dernier, qui avait annoncé prendre sa retraite en juillet dernier, réside actuellement avec sa famille en Belgique. Une question qui se pose : Lemerre abandonnerait-il sa retraite dorée en Belgique ou reprendrait-il du service ? Les tout prochains jours, voire les heures à venir, éclaireront notre lanterne.
Est-ce la bonne solution ?
A 78 ans, Roger Lemerre commence à faire vieux pour supporter la pression professionnelle, d’autant que les défis à relever sont énormes. Le successeur de Garrido, quel que soit son nom, doit poursuivre le parcours déjà bien entamé en Ligue des champions. L’ESS s’est qualifiée première de son groupe en quart de finale de la C1 africaine.
Sauf que la formation étoilée est engagée sur deux autres fronts également, championnat et Coupe de Tunisie.
En championnat, les choses ne se sont pas passées aussi bien qu’en Ligue des champions. L’ESS est classée sixième, bien loin du leader espérantiste.
Les 18 points d’écart qui séparent l’ESS du leader l’écartent définitivement de la course au titre. Ce qu’aspirent à présent les dirigeants étoilés, c’est de rattraper le dauphin monasitirien, histoire de terminer l’exercice en cours à la deuxième place qualificative à la Ligue des champions. Là encore, la mission ne s’annonce pas de tout repos, même si les 8 points d’écart sont rattrapables.
Si on se réfère aux deux passages de Roger Lemerre à Sousse, redresser la barre est bien dans ses cordes. Une chose est sûre, avec Lemerre, clôturer le parcours africain sur une note positive en atteignant la finale est un objectif réaliste. En championnat, les choses sont, certes, compliquées, mais il saurait donner à l’équipe un cachet sous peu de temps.
La personnalité imposante de Roger Lemerre saurait également calmer la colère des supporters et c’est ce qui pousse Ridha Charfeddine à faire appel à ses services pour la troisième fois en un peu plus de cinq ans.
Le pompier de service !
Le premier passage de Lemerre à l’Etoile était de novembre 2013 à juin 2014. Il est revenu entraîner l’équipe de décembre 2018 à juin 2019. A chaque fois, c’était pareil : Lemerre a joué le rôle du pompier. C’est parce qu’à chaque fois, il a été sollicité au milieu de la saison après une crise aiguë de résultats.
A chaque fois, il a réussi à redresser la barre, a donné un cachet au jeu de l’équipe, mais n’a jamais terminé le travail, abandonnant le navire au moment où l’équipe devait passer la vitesse de croisière. Roger Lemerre sera la bonne solution à condition qu’il termine le travail cette fois-ci, chose qui a manqué lors de ses deux passages à la tête de l’équipe. La question qui se pose et il y en a encore une : le technicien français a-t-il suffisamment d’énergie pour élaborer une stratégie de travail sur le moyen et non le court terme, lui qui a refusé de poursuivre ce qu’il a commencé il y a à peine quelques mois ? Attendons voir !