L’heure de vérité sonne aujourd’hui, vendredi 14 février, pour Elyes Fakhfakh quand il rencontrera, au palais de Carthage, le Président de la République Kaïs Saïed pour lui soumettre la liste définitive de son gouvernement, en vue d’obtenir son aval, et attendre qu’elle soit transférée le plus tôt possible au bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), appelé à fixer une séance plénière au cours de laquelle les députés seront sollicités pour accorder leur confiance au gouvernement en question.
Hier était une journée particulière dans le long processus qui a accompagné les négociations menées par Elyes Fakhfakh avec les partis censés former la ceinture politique et parlementaire du gouvernement qu’il a la charge de constituer et dont il doit annoncer aujourd’hui la composition, c’est-à-dire les noms des ministres qui la formeront, au cas où, d’abord, le Président de la République lui signifierait son accord et que, ensuite, les dernières tractations menées, hier, par Fakhfakh pour convaincre Ennahdha afin de lui assurer son soutien aboutiraient aux résultats escomptés.
Idem pour les attentes de voir Qalb Tounès accepter de voter pour le gouvernement même si Fakhfakh ne lui accordera aucun portefeuille ministériel, sans oublier les résultats qui doivent couronner la réunion du Conseil national d’Ettayar censée apporter la réponse définitive concernant la participation ou le refus du parti de figurer dans la future équipe gouvernementale au cas où ses dernières demandes ne seraient pas satisfaites.
Hier, donc, jusqu’à une heure tardive de la soirée, on ne savait pas encore si la dernière rencontre Fakhfakh-Ghannouchi, tenue au palais du Bardo quelques heures avant la réunion exceptionnelle de la choura d’Ennahdha, a réussi à porter ses fruits, à savoir la promesse d’Ennahdha et de Qalb Tounès d’accorder leur vote en plénière en contrepartie des assurances promises à Nabil Karoui, assurances auxquelles Ghannouchi apporterait ses garanties personnelles.
Sauf que malheureusement, le communiqué publié à l’issue de la rencontre Fakhfakh-Ghannouchi n’apporte aucune indication sur la volonté du chef du gouvernement désigné de répondre aux pressions-conseils du président d’Ennahdha qui considère toujours que «le pays a besoin d’un large consensus sur un gouvernement d’union nationale».
En tout état de cause, on est en droit d’affirmer que rien n’est encore joué et que les dernières heures précédant la rencontre Fakhfakh-Kaïs Saïed seront déterminantes dans le sort qui sera réservé à l’ensemble du processus de formation du gouvernement Fakhfakh.