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Chômage : Un phénomène qui touche toutes les régions

Le chômage augmente d’une année à l’autre. Malgré les mécanismes d’emploi mis en place par l’Etat, le phénomène ne semble pas régresser vu que plusieurs diplômés sont injectés, chaque année, dans un marché caractérisé par des  investissements en nombre limité.

Le chômage constitue un problème épineux en Tunisie et les gouvernements successifs n’ont pas pu, malgré leur volonté, venir à bout de ce phénomène qui est constaté dans toutes les régions. Des centaines de diplômés de l’enseignement supérieur restent des années sans emploi à tel point que certains acceptent d’exercer un métier qui ne correspond pas à leur profil, et ce, pour assurer un revenu aussi modeste soit-il pour subvenir à certains de leurs besoins. C’est dire que la situation est difficile et nécessite des solutions pertinentes.

Selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique (INS), la population active en Tunisie s’établit à 4190.3 mille au quatrième trimestre de 2019 contre 4171.9 mille au troisième trimestre de 2019, soit une augmentation d’environ 18.4 mille. Cette population se répartit en 2973.9 mille hommes et 1216.4 mille femmes, ce qui représente respectivement 71.0% et 29.0% de la population active.

Les femmes au chômage en progression

Au quatrième trimestre 2019, le nombre d’actifs occupés s’établit à 3566.4 mille contre 3543.6 mille au troisième trimestre de 2019, soit une augmentation de 22.8 mille. Cette population se répartit en 2613.7 mille hommes et 952.7 mille femmes. Ce qui représente respectivement 73.3% et 26.7% de la population occupée. La répartition des actifs occupés selon les secteurs d’activités se présente comme suit : 52.1% dans le secteur des services, 18.5% dans le secteur des industries manufacturières, 15.6% dans le secteur des industries non manufacturières et 13.8% dans le secteur de l’agriculture et de la pêche.

Le problème du chômage ne peut être résolu que par le renforcement des investissements étrangers et locaux. En effet, à la faveur de la création de nouveaux projets dans tous les secteurs, il sera possible de recruter une main-d’oeuvre qualifiée, diplômée de l’enseignement supérieur. D’où la nécessité d’améliorer le climat des affaires et de prévoir plus d’avantages aux investisseurs afin de les inciter à créer des projets innovants et à forte valeur ajoutée.

Le travail à l’étranger constitue aussi une solution pour alléger le chômage. Plusieurs offres parviennent déjà à l’agence chargée de l’emploi des Tunisiens à l’étranger et concernent plusieurs spécialités comme l’enseignement, la médecine, l’ingénierie et autres. Il est nécessaire de conclure de nouveaux accords de coopération avec plusieurs pays qui seraient intéressés par le recrutement de la main-d’oeuvre tunisienne et ouvrir ainsi de nouveaux horizons aux jeunes diplômés.

Les diplômés du supérieur protestent

Le nombre de chômeurs estimé pour le quatrième trimestre 2019 s’établit à 623.9 mille du total de la population active, contre 628.3 mille chômeurs pour le troisième trimestre 2019. Le taux de chômage enregistré pour le quatrième trimestre est de 14.9% en diminution par rapport au troisième trimestre de 2019. Le taux de chômage pour le quatrième trimestre 2019 est estimé à 12.1% chez les hommes et 21.7% chez les femmes.

Le taux de chômage chez les jeunes s’élève à 33.8%. Ce taux est estimé à 33.4% chez les hommes et 34.3% chez les femmes. Le nombre de diplômés chômeurs de l’enseignement supérieur est estimé à 255.5 mille au quatrième trimestre 2019 contre 262.7 mille au troisième trimestre 2019, soit une diminution de 7.2 mille. Le taux de chômage pour cette catégorie a diminué de 28.6% à 27.8%.

L’INS ont montré que ceux qui travaillent en sous-emploi lié au temps du travail représentent 1,4% du nombre total des occupés, alors que ceux qui travaillent en sur-emploi lié au temps du travail représentent 16,6%.

Le sous-emploi en question

A noter que le sous-emploi est lié à la durée du travail : les personnes en sous-emploi lié à la durée du travail sont les personnes en emploi qui ont déclaré pendant la semaine de référence que le temps de travail habituel dans toutes les activités ne dépasse pas le seuil de 40 heures par semaine, qu’ils veulent travailler plus d’heures et qu’ils sont disponibles pour travailler plus d’heures si une occasion se présente.

L’emploi à temps complet est exercé par les personnes qui ont déclaré pendant la semaine de référence que le temps de travail habituel dans toutes les activités ne dépasse pas le seuil de 48 heures par semaine. Elles ne veulent pas travailler plus d’heures et ne sont pas disponibles pour travailler plus d’heures si une occasion se présente. Du chemin reste encore à parcourir pour diminuer le nombre de chômeurs.

Plusieurs mécanismes ont été mis en place par l’Etat pour faire travailler ces jeunes mais elles ont montré leurs limites. En effet, les diplômés du supérieur ne veulent plus du travail précaire qui ne garantit pas la sécurité sociale ni un revenu équitable. La création de nouveaux projets public-privé pourrait constituer une autre solution à mettre en œuvre dans les plus brefs délais.

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