Accueil A la une Formation du gouvernement Fakhfakh : Et si Majoul et Taboubi changeaient la donne ?

Formation du gouvernement Fakhfakh : Et si Majoul et Taboubi changeaient la donne ?

Hier dimanche 16 février, planait tout au long de la journée un sentiment général selon lequel les trois dernières journées restantes avant l’expiration officielle du délai constitutionnel accordé à Elyes Fakhfakh pour soumettre son gouvernement au vote de confiance des députés seront déterminantes dans la reconfiguration attendue du processus de formation du gouvernement, reconfiguration qui aurait, semble-t-il, bénéficié de la bénédiction de Kaïs Saïed, samedi 15 février, quand il a rencontré Noureddine Taboubi et Habib Majoul au palais de Carthage avant que Fakhfakh ne dévoile la liste de ses ministres et n’annonce par la même occasion que la concertation se poursuivra

Hier, dimanche 16 février, les Tunisiens se sont réveillés en attendant d’écouter, de scruter, d’analyser et d’essayer de comprendre les réactions post-annonce par Elyes Fakhfakh de son équipe gouvernementale, samedi vers 20h30 du soir et de son accord avec le président de la République Kaïs Saïed concernant la poursuite des négociations en profitant — comme il l’a dit lui-même — «des délais constitutionnels restants (jusqu’au 20 février) pour choisir l’approche appropriée au service des intérêts supérieurs du pays».

Ainsi et sans le dire ouvertement, la liste ministérielle révélée samedi soir par Elyes Fakhfakh, pourrait subir certains changements comme au niveau d’abord des ministres et des portefeuilles qui leur ont été confiés et ensuite des partis ayant été choisis pour la constitution du gouvernement, dans le sens que Qalb Tounès se joindra d’ici le 20 février au processus général de formation du gouvernement.

Autrement dit et pour être plus clair, les politiciens qui ont commenté, tout au long de la journée d’hier, la liste ministérielle dévoilée par Elyes Fakhfakh ont été  quasi-unanimes à considérer la liste en question comme étant provisoire et qu’elle subira les rectifications qu’exigent les partis qui ont refusé de prendre part au gouvernement Fakhfakh, ont annoncé qu’ils retirent leurs candidats et ont menacé de ne pas lui accorder leurs voix lors du vote de confiance.

Et comme prévu, c’est Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha et du Parlement, qui a pris l’initiative de solliciter l’intervention-médiation de l’Ugtt et de l’Utica pour qu’elles interviennent auprès d’Elyes Fakhfakh et essayent de le  convaincre d’accepter l’élargissement de la composition de son gouvernement dans le sens de l’association de Qalb Tounès à son équipe gouvernementale, en concrétisation de l’engagement qu’il a exprimé, samedi soir, dans son allocution télévisée promettant «de choisir l’approche appropriée au service des intérêts supérieurs du pays».

Mais que veut dire Elyes Fakhfakh effectivement en utilisant sa formule «approche appropriée» ?

L’Ugtt et l’Utica sollicitées pour intervenir

Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, a été clair et concis, hier, en rencontrant Noureddine Taboubi, SG de l’Ugtt, et Samir Majoul, président de l’Utica, en leur demandant d’intervenir et de fournir tous les efforts possibles «afin de rapprocher les points de vue sur la formation du nouveau gouvernement qu’Elyes Fakhfakh a la charge de former».

Et aussi bien Taboubi que Majoul de faire remarquer qu’Ennahdha «est prêt à retourner aux négociations à des conditions qui peuvent elles aussi être négociées».

Le président de l’Utica est encore plus explicite en appelant «les partis politiques à présenter des concessions» et en soulignant qu’il est nécessaire de former un gouvernement de compétences qui aura un fort soutien politique, ce qui nécessite d’élargir le cercle de concertation pour le faire réussir.

Et en attendant les résultats auxquels aboutira la médiation qui sera peut-être entreprise par Majoul et Taboubi, qui semblent avoir reçu le feu vert de Kaïs Saïed, président de la République, qui les a reçus, samedi soir, lors d’un entretien au cours duquel l’accent a été mis sur «le moment historique que traverse le pays exigeant de placer la Tunisie et ses intérêts au-dessus de toutes les considérations conjoncturelles», il est un sentiment général planant notamment dans les milieux proches d’Ennahdha et considérant que l’essentiel est de reprendre les négociations sur de nouvelles bases et d’essayer de sauver ce qui peut encore l’être même si certaines personnalités (Abdelkarim Harouni accuse carrément Mohamed Abbou de constituer un obstacle devant la consécration de l’union nationale) continuent à soutenir l’approche initiale suivie par Fakhfakh et l’ont appelé à faire la sourde oreille aux critiques d’Ennahdha en contrepartie du soutien politique et parlementaire qu’ils lui offriront le jour du vote de confiance au Parlement, oubliant que leur aval ne servira à rien au cas où Ennahdha ne lui accorderait pas les voix de ses députés.

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Un commentaire

  1. Liberte

    17 février 2020 à 09:33

    On commence vraiment à croire au père Noël, et si ,et si ? Arrêtez de fantasmer, la Tunisie se trouve dans une situation économique et politique sans précédent. Alors appelez le peuple à revoter pour former une unité d’union nationale, on coule et dérive vers les abîmes profonds

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