En réponse à la nouvelle crise que rencontre la formation du gouvernement, le secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi, est intervenu, hier, affirmant, contre toute attente, qu’il n’a aucun doute qu’un nouveau gouvernement serait mis en place en Tunisie dans les prochaines heures.
Après le désarroi qui avait accueilli la position du Conseil de la choura d’Ennahdha et les décisions ultra-régaliennes édictées par le président de la République, en direct à la télé, le leader syndicaliste a solennellement suggéré aux Tunisiens de se réveiller enfin de la léthargie qui les immobilise depuis neuf ans, et de prendre en charge les intérêts de leur pays.
A l’occasion du congrès d’unification de la Fédération des agents des ministères de la Justice et des Domaines de l’Etat, le secrétaire général de l’Ugtt est revenu sur la crise politique majeure que traverse le pays en mettant en exergue « l’hypocrisie de certains acteurs politiques, qui font prévaloir leurs intérêts restreints sur celui de la Tunisie ».
Réagissant aux attaques visant la centrale syndicale, Taboubi a souligné que l’Ugtt est une forteresse de militants patriotes qui a toujours été présente à chaque crise majeure que rencontre le pays et dont le rôle et l’importance sur le terrain ne sont plus à prouver.
S’agissant du programme gouvernemental, Taboubi a expliqué que les différentes formations politiques en négociation parlent d’assise politique élargie qui se préparerait à mettre en place des réformes draconiennes. Il a martelé dans ce cadre : «Vous voulez les passer sur nos dos et les dos de travailleurs, vous rêvez encore ! Bâtissez comme vous voulez vos coalitions, si vous êtes honnêtes, patriotes et visez à servir la Tunisie, nous serons là. Sinon, la classe des travailleurs, des pauvres et des marginalisés ne supportera pas vos polémiques ni vos échecs politiques, quoiqu’il nous en coûte. Nous sommes là prêts à nous battre !». Et de conclure sur le même ton énergique : «Celui qui s’attaque à l’Ugtt à tort, devra tôt ou tard en payer la facture ».
Quoi qu’il en soit, et sans pouvoir déterminer avec précision le rôle exact qu’aura pu y jouer la centrale syndicale, il est clair que les mœurs se sont adoucies durant ces dernières 24 heures. Ennahdha se déclarant prête à reprendre les discussions, Qalb Tounès affirmant avoir reçu de nouvelles propositions, et des rencontres annoncées et d’autres plus secrètes se tenant à deux ou à plusieurs formations.
Un climat un peu flou, mais qui annoncerait, peu-être, une sortie de crise de dernière minute qu’on n’attendait plus.