Les produits « halal » font leur apparition sur les marchés tunisien, arabe et européen. C’est un créneau qui est choisi par plusieurs chefs d’entreprise dans le domaine alimentaire pour améliorer leur chiffre d’affaires à l’exportation. D’autant plus que l’adoption de la norme « halal » n’exige pas beaucoup de moyens matériels.
Le label «Halal» pour les produits alimentaires tunisiens ouvre de nouvelles perspectives au niveau de l’exportation. En effet, plusieurs pays arabes et même européens où vivent des communautés maghrébines préfèrent consommer des produits portant le label «Halal». Certaines entreprises européennes en produits alimentaires se sont orientées également vers ce label compte tenu de ses impacts commerciaux. En principe, tous les produits alimentaires et animaux peuvent être soumis à cette norme. Les entreprises qui veulent passer aux produits «halal» doivent répondre à certaines conditions en se conformant aux préceptes de la loi coranique.
Ainsi, pour ce qui est de l’abattage des animaux, à titre d’exemple, il doit se faire en tenant compte de la législation islamique. Le label «Halal» ne cesse d’investir plusieurs pays du monde vu les conditions d’abattage des animaux qui ne souffrent pas lors de cette opération délicate. Ce n’est pas le cas, malheureusement, dans certains abattoirs européens où l’abattage s’effectue avec étourdissement. Cette opération constitue un supplice pour l’animal et cela peut avoir des impacts directs sur la viande obtenue.
Des produits interdits
Il va sans dire que certains produits ne sont pas intégrés dans la liste des produits «halal». Il s’agit, par exemple, du vin avec toutes ses variétés, du sanglier ou du porc dont la consommation est interdite par la loi islamique. Dans certains pays du Golfe, des promoteurs ont ouvert des hôtels «halal» où l’on ne sert que des produits fabriqués et présentés en respectant ladite norme. Même les spectacles présentés sont soumis à certaines conditions islamiques. Ces hôtels constituent un créneau pour les entreprises «halal» en Tunisie dans la mesure où ils peuvent vendre leurs produits sans restriction aucune.
Pour passer d’une entreprise conventionnelle à une entreprise «halal», le chef d’entreprise n’a pas besoin d’effectuer de grands changements ou d’acheter des équipements sophistiqués. Tout ce qu’on lui demande, c’est d’avoir des espaces d’abattage et de présentation des produits propres et régulièrement nettoyés. C’est que la propreté occupe une place de choix, voire primordiale, dans le texte islamique. Le couteau destiné à l’abattage doit être bien aiguisé pour ne pas faire souffrir l’animal. Le boucher ou celui qui est chargé de l’abattage doit être musulman pratiquant et en bonne tenue.
La tête de l’animal doit être orientée vers La Mecque lors de l’abattage. Une fois cette opération terminée, le boucher peut commencer à dépecer l’animal avant de passer à l’opération de découpage de la viande qui est présentée aux consommateur dans un délai déterminé.
Une industrie en expansion
Une vraie industrie est née à partir de la norme «Halal». En effet, plusieurs entreprises se sont converties en entreprises «halal» pour vendre plus vers des marchés connus qui n’exigent aucune restriction au niveau des quotas à exporter. L’essentiel est que le produit réponde vraiment à la norme en question. Il faut préciser que les familles tunsiennes et arabes égorgent leur mouton lors de l’Aid El Idha selon la norme «halal». Donc l’opération n’est pas nouvelle pour les Tunisiens.
Certaines entreprises européennes se sont orientées également vers les produits «halal» qui ouvrent de nouveaux marchés à l’exportation. Preuves à l’appui, les consommateurs ont toujours distingué entre les produits normalisés «halal» et les autres. Les premiers sont plus exquis et de meilleure qualité dans la mesure où ils ont été traités dans des conditions avantageuses et propres. Les entreprises qui souhaitent passer à la norme «halal» doivent présenter une demande aux autorités compétentes. Une équipe de spécialistes en produits alimentaires visite le local où seront traités et commercialisés les produits avant d’accorder une autorisation au chef d’entreprise pour qu’il puisse commencer à travailler. Il est possible que l’équipe de contrôle demande au chef d’entreprise une démonstration de l’opération d’abattage tout en vérifiant les équipements et matériels disponibles pour exercer le métier.
Des opérations ponctuelles et improvisées sont effectuées au cours de l’année pour s’assurer que le chef d’entreprise respecte les normes en vigueur. Chaque produit «halal» comporte une étiquette qui le distingue des autres produits pour que les consommateurs puissent choisir à leur guise. Il est prévu qu’au cours des années à venir les entreprises soumises à la norme «halal» connaissent une vraie expansion vu la demande sans cesse grandissante des réseaux de distribution et des centrales d’achat dans le monde entier pour ces produits.