La restructuration des entreprises publiques est parmi les chantiers les plus débattus depuis quelques années. C’est l’une des solutions pour laquelle a opté le gouvernement. Mais d’autres hypothèses peuvent être envisagées, telle que la privatisation à laquelle la centrale syndicale s’oppose farouchement et conteste le désengagement de l’Etat de certains secteurs au profit des acteurs privés.
Dans ce sens, M. Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Ugtt, a appelé, depuis 2018, à une campagne de défense du secteur public, afin d’inciter le gouvernement à adopter une stratégie de restructuration permettant de préserver la vocation étatique du secteur public.
L’Ugtt plaide ainsi pour une imminente restructuration économique et sociale du secteur public pour qu’il ait un rôle en matière d’employabilité et de compétitivité.
En évaluant les différents facteurs ayant causé les difficultés que subissent les entreprises dont la mauvaise gouvernance et gestion, l’accumulation des dettes…, l’Ugtt pense que le déficit se creuse davantage, que la crise s’amplifie de plus en plus, et que la pérennité des entreprises est désormais mise à rude épreuve.
Le déficit se creuse davantage, la crise s’amplifie de plus en plus, et la pérennité des entreprises est désormais mise à rude épreuve.
La Centrale a réitéré à maintes reprises sa détermination de faire front à la cession ou à la privatisation du secteur public, en œuvrant à sa restructuration, à l’amélioration de ses équilibres financiers, l’amélioration de la qualité de ses prestations et la rationalisation de sa gouvernance, et en soutenant le traitement de la situation des entreprises publiques au cas par cas.
Parmi ces sociétés : la Banque de l’Habitat, la Régie nationale du tabac et des allumettes, la Compagnie nationale de navigation, et la Société nationale de distribution des pétroles (Agil), Tunisair, la Steg, la Sonede…
Négociations sociales
La centrale dispose d’un nombre d’études relatives aux établissements publics. Pour elle, l’examen des solutions possibles ne peut être effectué qu’à travers le dialogue social. «La Tunisie a besoin d’une stabilité sociale. Une telle situation nécessite une accélération des négociations sociales relatives au secteur public, privé ainsi que dans la fonction publique, dans le but d’améliorer le pouvoir d’achat du citoyen», souligne M. Taboubi, secrétaire général de l’Ugtt.
M. Taoufik Rajhi, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des grandes réformes, indique que la question de la privatisation des entreprises publiques est un faux débat. L’Etat n’a en aucun moment songé à la question de privatisation ou de la vente des entreprises publiques, mais il a élaboré un plan de restructuration de certaines d’entre elles.